Le secrétaire général du FLN est pris en otage par quelques membres du secrétariat exécutif. Ce n'est pas là une déclaration d'amorce, mais bel et bien la seule évidence qui se dégage aujourd'hui à la lumière des derniers événements vécus par le parti. » C'est en ces termes que Abbès Mekhalif, l'éternel tonitruant militant du FLN, préludera un entretien fleuve avant d'expliquer : « J'ai été personnellement et officiellement contacté pour rencontrer M. Belkhadem le 5 mai dernier en compagnie d'autres figures du parti. Nous avons répondu positivement et sans aucune condition à cette invitation, jugeant que le dialogue responsable était le seul moyen de dégeler la crise. Nous avons même rendu public un communiqué parce que nous n'avions pas à agir dans le secret et nos militants étaient en droit de savoir. Seulement, contre vents et marées, un membre du secrétariat exécutif est vite monté au créneau pour crier au loup et saboter l'initiative. » M. Mekhalif, tout en s'abstenant de communiquer les noms de ceux qui seraient derrière cette annulation, se contentera de dire : « Ce sont ceux qui gèrent le conflit qui minent le parti aujourd'hui. Ils institutionnalisent la fitna pour la rentabiliser à leur profit parce qu'ils savent que leur présence aujourd'hui au parti est conditionnée par le prolongement de la crise. » Revenant par la suite sur cette prétendue prise en otage dont serait victime Belkhadem, Abbès Mekhalif se permettra même de demander : « Mais qu'on nous dise qui commande au FLN ? » Et d'argumenter : « Belkhadem doit savoir que l'instruction n°3 qu'il avait transmise aux mouhafadhas le 9 avril dernier n'a jamais quitté les tiroirs. S'il subit des pressions quelconques, qu'il nous en informe et nous agirons en ce sens. » Il précisera par ailleurs que le mouvement national de fronde qu'il continue de mener avec d'autres figures du parti « n'est pas une instance parallèle au parti, bien au contraire, nous agissons pour sauvegarder le FLN et nous n'avons pas de compte à régler avec Belkhadem. Ceci ne nous empêchera de persévérer dans notre volonté de demander la tenue d'un congrès extraordinaire rassembleur ».