Que reste-t-il du patrimoine artisanal de Aïn Béïda qui, il n'y a pas longtemps, tirait honneur et fierté du célèbre tapis des Haractas, un tapis aux motifs savamment agencés ? Les familles, qui le produisaient et en détenaient les arcanes, ne trouvant plus l'aide et l'encouragement nécessaires, ont baissé les bras. La cherté des écheveaux de laine, ajoutée à l'abandon du métier par les tisseuses, a précipité le déclin d'un travail d'art dont s'enorgueillissait toute une région. Que faut-il donc faire pour ressusciter la tapisserie propre à la région des Haractas ? De l'avis des connaisseurs, une pareille perspective devrait impliquer tous ceux qui ont à cœur la pérennité du tapis « harkati », à commencer par les directions de l'artisanat et du tourisme. La mise à disposition de la matière première aux ouvriers tisserands et tisserandes contribuera à sauver cette forme d'art de la disparition qui la menace. Ceci nous amène à parler aussi de cette autre forme de tissage, en l'occurrence la sparterie, laquelle consiste à tresser au moyen de touffes d'alpha tapis, bissacs, cordes et même des brocs, des jarres…Tout comme la tapisserie australe, la porterie aussi mérite d'être sauvegardée.