Noureddine Yazid Zerhouni fait une « lecture » positive des dernières violences qui ont secoué la ville de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa. « Ce phénomène de la violence n'est pas particulier à l'Algérie. Il existe dans tous les pays, mais curieusement il est plus fréquent dans les sociétés qui évoluent ou émergentes, ou qui sont en période de transition », explique le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. S'exprimant en marge des assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique tenues hier à Alger, M. Zerhouni a réfuté la thèse selon laquelle les affrontements intercommunautaires entre Mozabites et la population arabophone sont liés aux conditions de vie des citoyens de la région. Il a également nié l'existence de 12 millions d'Algériens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, relevant une amélioration des conditions de vie des Algériens, notamment suite aux augmentations des salaires des fonctionnaires. Mais le ministre reconnaît qu'il n'est pas en mesure de donner les véritables raisons ayant provoqué ces affrontements qui se sont soldés par deux morts et une vingtaine de blessés. Cela sans compter les importants dégâts matériels. « On ne peut pas accuser telle ou telle partie parce qu'on ne sait pas qui est derrière ça », a-t-il indiqué, affirmant cependant que « les événements ont commencé entre des groupes de jeunes dans les quartiers de Berriane dont certains d'entre eux étaient encagoulés ». Le ministre de l'Intérieur a précisé que l'enquête, ouverte au lendemain des incidents, se poursuit pour déterminer « ceux qui sont derrière ces événements ». Quant à l'évolution de la situation, il a rassuré que la ville a totalement retrouvé son calme. Comme il a indiqué que les premières mesures prises étaient justement de « restaurer la sérénité et le calme dans cette localité ». Quant à l'indemnisation des citoyens victimes de la destruction de leurs biens mobiliers et immobiliers, le ministre a souligné que cela se fera sur la base de l'évaluation des dégâts faite par les services compétents. Interrogé sur le phénomène du terrorisme, M. Zerhouni a souligné que les groupes terroristes essaient actuellement de « se réorganiser », prenant cela comme preuve que « là où les forces de sécurité sont intervenues, les terroristes se sentent en difficulté ». Ce qui les poussent à fuir ces régions et à aller dans d'autres zones. Questionné sur la commission d'enquête onusienne sur les attentats du 11 décembre 2007 contre le siège des Nations unies à Alger, M. Zerhouni a précisé que cela relève des prérogatives du ministère des Affaires étrangères, tout en assurant que les membres de cette commission d'enquête sont déjà venus et repartis.