Le niveau de l'auditoire du centre national de formation du personnel pour handicapés (CNFPH) a été à la mesure de la conférence organisée par le club de réflexion et d'initiative (CRI), à l'occasion du 19 Mai 1956, décrété journée de l'étudiant. D'emblée, les débats se sont focalisés sur les faits qui ont conduit à l'abandon des bancs de l'école, par de paisibles étudiants et lycéens, et ce pour rejoindre l'insurrection armée et apporter un plus à une révolution qui était encore à un stade embryonnaire. A ce sujet, le président du CRI, Pr. Benkadri, dira en substance : « Nous ne sommes pas là pour donner des leçons ni pour faire de la politique, mais simplement pour rendre hommage à des intellectuels morts pour l'amour de la patrie. Et c'est cet amour que nous essayons d'inculquer aux jeunes générations, pour qu'elles reprennent un flambeau légué il y a plus de 40 ans ». Les élèves présents ont tous réagi par des interventions, posant des questions sur les textes de la Révolution, comme l'appel du 19 Mai, et ce que les générations post-Indépendance ont en fait. Il a été relevé, entre autres, l'absence de considération et de statut pour l'intellectuel, aussi bien lors de la guerre de Libération qu'actuellement. Une enseignante trouvera même « anormal que les enfants de chouhada soient rémunérés pour ce qu'ont fait leurs parents ». Au final, ce sera l'occasion pour un moudjahid de retracer succinctement son passage dans les rangs de l'ALN, qui soulignera « qu'après l'Indépendance, le combat a continué contre l'ignorance et l'analphabétisme, car plusieurs combattants ont rejoint l'université après 1962 ».