La wilaya de Tipaza a clôturé la célébration du mois du patrimoine au beau milieu du fabuleux jardin de la villa Angelvy, à Tipaza. Cet espace naturel aux multiples couleurs, qui fait évader et rêver ses rares hôtes et dans lequel se dégage la symphonie ininterrompue des chants d'oiseaux depuis ces arbres centenaires, aura constitué, en fin de compte, un lieu idéal en cet après-midi de mercredi ensoleillé, pour déclamer librement ses vers dans la sérénité, au sein de la famille de l'art, des lettres et de la culture. Le chant berbère, la poésie arabe, française et amazighe étaient au menu du programme de cet après-midi. Les poétesses Imekraz Saléha (Tipaza) et Belalia Zahra (Ameur El Aïn), les poètes Fodil Chérif (Fouka), Adala Abdelkader (Menaceur), Tayebi Nour Eddine (Fouka) se sont relayés pour transporter par des verbes et à leur manière les familles présentes dans le passé, le présent et l'avenir. La troupe musicale berbère Iyourarène, invitée à cette occasion, maintenait le rythme de l'ambiance par ses chants interprétés par Touchi Ahmed (Gouraya) et Boutaïba Mahmoud (Beni Houa), connu sous le nom de Mahmoud Ouahoua. Invité pour la circonstance. La surprise de ces moments agréables est venue de l'inamovible artiste et personnage très cultivé, Ammi Slimane de Koléa qui, en dépit du poids de l'âge ne se lasse jamais de ces retrouvailles dans son environnement culturel et historique. « Je ne rate jamais ces occasions », nous confie-t-il en aparté. Il arrive toujours à trouver les mots avec d'incroyables spontanéité et dextérité, tel un prestidigitateur, pour s'adresser aux personnes présentes lors des manifestations culturelles. « Les organisateurs sont arrivés à me tendre cette embuscade, déclare-t-il, après avoir entendu ces poètes et poétesses. Je suis soûl, ivre par la beauté de la poésie des deux langues, française et arabe. Je ne savais pas que les organisateurs de la direction de la culture de Tipaza allaient m'inviter à prendre ce micro. Franchement, j'ignorais que nos poètes de la wilaya de Tipaza ont atteint ce niveau qualitatif. Peu importe le qualificatif et la tonalité des vers, des mots et des verbes qu'ils nous ont proposés cet après-midi ; mais ils ont réussi quand même à faire produire des reflets qui se dégagent de ces beaux visages présents, dans cet espace paradisiaque, qui fait envier beaucoup de gens, mais en réalité réservé aux anges. Cet après-midi, nos poètes m'ont replongé dans l'art poétique de Victor Hugo, Lamartine, El Moutanabi et bien d'autres que je ne peux tous les citer. Je vous remercie pour m'avoir entendu », conclut-il. La touche du cheikh Anani Slimane n'a pas laissé l'assistance indifférente. Comme elle avait été entamée au mois d'avril dernier, la manifestation relative à la célébration du mois du patrimoine à Tipaza s'est achevée par l'exposition des mêmes œuvres d'une pléiade d'artistes peintres de la wilaya, le rendez-vous a été donné pour 2009.