Le phénomène du squat des biens publics commence à devenir une chose banale à Aït Yahia Moussa, au point où même les autorités locales n'ont, apparemment, aucune volonté d'y remédier. Cette conduite citoyenne illégale, consistant en l'occupation des espaces publics des logements inoccupés ou non encore livrés, s'est multipliée à la faveur d'une indifférence persistante arborée par les responsables locaux. Dans cette commune, rien n'a cependant échappé à cette dérogation. Les trente logements demeurent toujours habités par d'indus occupants, sans que les pouvoirs publics procèdent à leur régularisation. Et cette situation dure depuis plus de cinq ans ! Au village Cherrifi, quatre familles vivent dans les salles d'une école primaire, de surcroît abandonnée, faute d'écoliers dans la région. Un citoyen d'un village voisin a profité d'une mutation d'un enseignant vers un autre établissement pour occuper le logement de fonction que ce dernier a dû laisser. Au chef-lieu de la commune, les trottoirs ne sont plus cette partie de la chaussée réservée aux piétons ! Ils sont devenus des propriétés privées sur lesquelles on a érigé des baraques de fortune sous les regards complices des responsables. « Cette réalité traduit en fait l'absence remarquée de l'autorité qui est la seule responsable de ces dépassements aux yeux des citoyens », témoigne-t-on à Aït Yahia Moussa. En effet, même le jardin public, pour lequel la trésorerie publique à dépensé des millions de centimes, est squatté. Pire encore, il est devenu un fonds de commerce et fait actuellement l'objet de toutes les convoitises. Une partie de ce bien public a été transformée en boutique, tandis que l'autre est clôturée par des murs. En somme, les citoyens de cette commune s'interrogent sur l'attitude des responsables qui prônent le laxisme et le laisser-aller sans mesurer des conséquences graves qui commencent à se faire sentir.