Les autorités algériennes en charge du secteur de l'agriculture sont en négociations avec le Brésil pour importer de ce pays des vaches laitières dans le but de remédier au problème de la faible production laitière en Algérie. Sollicité par Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, lors de sa visite au Brésil en novembre 2007, ce pays n'a pas manqué d'exprimer sa disponibilité à étudier cette doléance dans le cadre du programme de coopération qui lie les deux pays. Selon le secrétaire brésilien de la Défense de l'agro-élevage, Inacio Afonso Kroetz, qui a animé hier un point de presse à Alger, « le Brésil a inscrit dans son programme de coopération avec l'Algérie, entre autres volets, l'exportation de vaches laitières et des technologies de développement de la production dans cette filière ». L'ambassadeur du Brésil à Alger, Sergio França Danese, a indiqué pour sa part que son pays est « ouvert à toutes les propositions de coopération et de commerce, d'autant que beaucoup d'entreprises brésiliennes ont exprimé leur souhait d'investir en Algérie dans le domaine agro-industriel ». Il est à rappeler que la production de lait pasteurisé représente 90% de l'activité des laiteries et elle est tributaire des importations de la poudre de lait, alors que le lait de vache collecté a un taux d'intégration de 30%. Le pays compte 900 000 vaches laitières pour une demande estimée à 3,5 milliards de litres de lait/an et une consommation par habitant de 110 litres/an. La production nationale de lait frais couvre 57% des besoins nationaux. Les secteurs privé et public ont une capacité de production de l'ordre de 2,5 milliards de litres. Ould Hocine a rappelé les engagements de l'Etat pour soutenir la filière, des soutiens qui restent, selon les professionnels, insuffisants et mal ajustés. Pourtant, la filière, comme le confirment les conférenciers, recèle de réelles potentialités. Il y a lieu de préciser que l'Algérie a repris, depuis 2006, ses importations de viandes et de produits agricoles à partir du Brésil. En 2007, pas moins de 51 000 tonnes de viandes de bœuf congelées ont été importées par l'Algérie pour une valeur estimée à 23,7 millions de dollars. Pour les seuls trois premiers mois de cette année, ces importations ont atteint une valeur de 28,4 millions de dollars. Notons qu'une mission commerciale brésilienne de l'agro-négoce, composée de 13 opérateurs économiques et conduite par le secrétaire de la Défense de l'agro-élevage, est en visite, depuis hier, en Algérie, « pour trouver de nouvelles opportunités commerciales dans le domaine agricole ». Une rencontre d'affaires regroupera, aujourd'hui à Alger, pas moins de 130 opérateurs économiques algériens avec les 13 entreprises brésiliennes.