Le Brésil est prêt à soutenir l'Algérie en matière de lait et de viandes ovine et bovine. Ayant tiré les leçons des années précédentes, notamment durant le mois de Ramadhan, les autorités algériennes semblent cette année anticiper sur les événements. La viande et le lait viendront cette année du Brésil. C'est ce qui ressort de la rencontre d'hier à Alger, des responsables de l'Agriculture et du Commerce des deux pays. La décision du gouvernement de geler les importations de la viande ovine jusqu'au mois d'août, pour soutenir les producteurs algériens, ainsi que la crise de la filière lait ont été abordés amplement hier, au cours du point de presse qu'ont animé à Alger le secrétaire brésilien de la Défense de l'Agriculture et de l'Elevage M.Inácio Afonso Kroetz et l'ambassadeur du Brésil à Alger M.Sérgio França Danese. Prenant la parole, M.Inácio Afonso Kroetz a déclaré que «le Brésil est ouvert à toute sorte de demande de coopération émanant de l'Algérie. Il y a des entreprises brésiliennes qui sont en quête de partenariat avec les sociétés algériennes». L'orateur a rappelé, au passage, la récente signature de trois projets de coopération que l'Algérie a sollicités en l'occurrence, 2 projets sur la préservation des zones humides et un autre portant sur la protection des ressources forestières. De son côté, l'ambassadeur du Brésil à Alger a souligné que «le Brésil est prêt à soutenir votre pays en matière de lait et de viandes ovine et bovine». Sur ce registre, il a déclaré que «le Brésil a bien l'intention d'exporter vers l'Algérie un cheptel producteur ainsi que la technologie et le savoir-faire des experts, sachant que ce pays d'Amérique latine produit annuellement 26 à 27 milliards de litres de lait» Rappelons que la production nationale de lait est évaluée à 2,4 milliards de litres par an, selon les chiffres officiels, alors que la facture des importations de la poudre de lait a atteint 1,4 milliard de dollars à la fin de 2007. Cette somme exorbitante, qui dénote la forte dépendance de l'Algérie au marché mondial, incite les pouvoirs publics à redynamiser l'industrie du lait. Le pays compte 900 000 vaches laitières pour une demande annuelle de 3,5 milliards de litres de lait et une consommation par habitant de 110 litres par an. «Les Brésiliens veulent découvrir comment fonctionne le système des marchés en Algérie. Nous allons débattre un sujet important en rapport à la santé animale. Notre objectif par le biais de cette visite est de développer la production nationale de la viande», a fait savoir à L'Expression un membre de la délégation, M.Paolo Hegg. Et d'ajouter: «Le Brésil est prêt à fournir à l'Algérie des vaches laitières». Pour rappel, une délégation d'hommes d'affaires brésiliens conduite par le secrétaire de la Défense de l'agriculture et de l'Elevage au niveau du ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de l'Approvisionnement M. Inácio Afonso Kroetz, effectue une visite en Algérie du 13 au 16 du mois en cours. Cette visite s'inscrit dans le cadre du développement des relations bilatérales, d'échange d'expériences dans le secteur de l'agriculture et de l'étude des voies et moyens de renforcer la coopération, ainsi que les échanges entre les deux pays dans le domaine de l'industrie agroalimentaire. La délégation commerciale est composée de 11 entreprises du secteur agroalimentaire, représentant l'industrie laitière, l'industrie alimentaire et l'industrie de la viande. Il est prévu, durant le séjour de la délégation en Algérie, des contacts avec des représentants du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, du ministère du Commerce, ainsi qu'une rencontre de mise en relation d'affaires avec les opérateurs économiques algériens qui se tiendra aujourd'hui. Les relations entre le Brésil et l'Algérie se caractérisent par l'amitié et la coopération. L'Algérie est le premier partenaire du Brésil dans le monde arabe et le deuxième en Afrique. Récemment, les Présidents Lula et Bouteflika ont donné un nouvel élan aux relations bilatérales. Les deux chefs d'Etat ont décidé de traduire l'amitié et la sympathie qui unissent les deux pays, par des projets de coopération. La visite du Président Bouteflika au Brésil, en 2005, et celle du Président Lula en Algérie, en 2006, ont amorcé une nouvelle dynamique ayant pour but de bâtir une relation exemplaire dans le contexte de la coopération Sud-Sud. Plusieurs missions techniques, d'hommes d'affaires et de responsables politiques et autorités ont été réalisées pour donner suite aux décisions prises par les présidents. Des projets concrets de coopération ont été mis en oeuvre ou sont en voie d'être réalisés dans plusieurs secteurs tels que l'énergie, la santé, l'agriculture, l'artisanat, les ressources en eau...