Pour éradiquer les bidonvilles, la wilaya de Saïda doit compter sur plus de 5 000 logements prêts. Cela permettra du coup d'éradiquer les maladies, particulièrement la tuberculose. « Les wilayas les plus touchées par la tuberculose au niveau de la région des Hauts plateaux et qui enregistrent des incidences supérieures à la moyenne nationale sont Saïda et Tiaret, avec respectivement 44,67 et 38,66 cas pour 100 000 habitants », selon l'institut national de santé publique (année 2006). Pour sa part, la direction de la Santé avance le chiffre de 232 cas en 2007. Nous nous sommes rendus au bidonville « kasdir late », situé dans la localité de sidi Maamar, relevant de la commune de Aïn El Hadjar. Regroupant 25 taudis, ce bidonville a été construit à la hâte, avec des matériaux de fortune (plastic, tôle rouillée ou carrément achetée à 2 ou 4 millions de cts, selon l'espace de la mansarde). Ici, la misère est grandissante. Les problèmes ne manquent pas, ils ont pour noms maladie, promiscuité, manque d'hygiène et absence d'eau et de réseaux d'assainissement, ce qui réunit les conditions de développement de foyers infectieux pouvant être source de pandémies futures. Le père de famille Ziani Berrezoug, 68 ans, vit dans un gourbi, dont la sortie donne directement sur la décharge sauvage et les égouts déversant des eaux noirâtres, dégageant une odeur nauséabonde qui taquine les narines. Insalubrité « Je vis avec mes 8 garçons, dont trois sont mariés, et mes deux filles. Mes quatre enfants, Mohamed, Abdelkrim, Hayet et Kheira ont traité et traitent encore la tuberculose, en procédant à diverses analyses et radios. » Interrogé sur ses conditions de vie, il répond : « Nous menons une vie de chiens ». Un voisin accourut, arborant ses ordonnances, dira : « Je suis tuberculeux. On m'a donné une lettre de recommandation pour être soigné à Sidi Bel Abbés, mais je n'ai pas les moyens financiers. » En dehors de la tuberculose, d'autres maladies respiratoires, tel l'asthme, touchent aussi ces infortunés qui ont élu domicile dans cet endroit où leur misère actuelle est plus criarde que celle subie antérieurement. Il est à rappeler que la tuberculose a décimé 4 filles et leur mère à Boukhors, les deux rescapés, le père et la fille, ont abandonné depuis plus d'un mois le mouroir. Eux, qui rêvent d'un logement, après avoir payé un lourd tribut, sont livrés à leur triste sort, alors que d'autres, avec une facilité déconcertante, ont été servis.