A l'instar de leurs confrères des autres régions du pays, les conseillers techniques exerçant au niveau du siège de la wilaya de Blida et de ses différentes daïras viennent de saisir le premier magistrat du pays afin qu'il intervienne pour mettre fin à l'« injustice » qu'ils subissent depuis plus d'une décennie. En effet, ces conseillers qui ont le grade d'administrateur, ont été recrutés en 1995 suite à un PV d'installation comme conseillers techniques. Toutefois, ces derniers ne savaient sans doute pas qu'ils n'allaient pas « grimper » les échelons, ne connaissant aucune évolution de carrière puisque la fonction publique n'a pas voulu reconnaître leur statut. En voyant ce « paradoxe » perdurer dans le temps et la non-exécution des promesses émanant des pouvoirs publics quant à la prise en charge de leur situation, ces conseillers ont décidé d'aller plus loin pour arracher leur droit, en s'adressant cette fois-ci au président de la République comme ultime démarche, sinon ils risquent de « jeter l'éponge » et d'aller voir ailleurs. Conscientes de leur polyvalence et de leur qualification, des multinationales sont allées jusqu'à faire plusieurs démarches pour les « récupérer », moyennant un salaire et des avantages alléchants. Les institutions nationales sont-elles conscientes alors de l'« hémorragie » qui risque d'en découler au niveau des administrations publiques, dans la mesure où les propositions vont « bon train », alors que le discours officiel prône la nécessité de considérer et de préserver, par tous les moyens, les cadres qualifiés appartenant à ces administrations. « Après une expérience de près de quinze ans, notre carrière est toujours à zéro en dépit de nos diplômes universitaires alors que durant cette période, de simples agents ont pu évoluer dans leur carrière », s'indigne un groupe de conseillers techniques. Et pourtant, ces derniers, recrutés durant une époque où le terrorisme battait son plein à Blida et ailleurs, nous informent qu'ils avaient parcouru durant cette période des zones très dangereuses avec des éléments de l'ONU pour « inspecter » les centres de vote au moment des élections. Ils déclarent aussi qu'ils avaient élaboré plusieurs rapports administratifs au profit des différents walis de Blida et même au président de la République. Aujourd'hui, ces conseillers se sentent marginalisés tout en étant face à un dur phénomène appelé « terrorisme administratif ».