Mohamed Hamdani a décroché le premier prix lors du premier Festival de chaâbi amateur qui s'est déroulé récemment à la salle Ibn Zeydoun, à Alger. Détenteur d'une voix rocailleuse, Mohamed Hamdani est un jeune chanteur châabi de 33 ans, pour qui l'avenir s'annonce radieux. Doté d'une prestance digne des grands maîtres, Hamdani a tout d'un professionnel. En témoigne son maintien sur scène, la maîtrise de son instrument musical et son excellente interprétation dans le registre choral chaâbi. Déjà tout petit, il était attiré par toutes les notes musicales châabies. Il faut dire également que son quartier à Bir Mourad Raïs était le terreau de certains chanteurs anonymes. Sur les recommandations de ses camarades, il empruntera durant un an et demi, le chemin de la maison de jeunes de la cité Cellier à Hydra. Il s'initie au mandole et glane quelques conseils et orientations émanant de son professeur. Il décide d'arrêter de travailler au sein de la maison de jeunes et s'inscrit à l'association Wiam. Une façon singulière de perfectionner ce don. Retour à la maison de jeunes de la cité Cellier en 2000 pour intégrer, cette fois-ci, la classe supérieure de châabi, sous la houlette du professeur Madani Aoudjène. Ayant cumulé un capital de connaissances important, il se sent enfin prêt en 2002, à animer des cérémonies de mariage, des fêtes... Opérateur à Algérie Poste, Mohamed Hamdani arrive à concilier sa passion pour le châabi avec son travail. « Je pratique deux heures par jour la musique. J'ai besoin de ce ressourcement. Il faut dire également que l'association Wiam, m'est d'une aide appréciable. », dit-il. D'ici le début de l'année prochaine, l'artiste compte mettre sur le marché national son premier produit : une cassette magnétique qui regroupera cinq titres dont El Warda el nabetta, Tadjie el Rih, Hahiya Bir-Mandreïs, Tenbah el wassit. Concernant la distinction reçue lors du Festival châabi amateur, il affirme en toute modestie qu'il a été content de bénéficier d'un tel prix, mais cependant, il savait qu'il allait décrocher la première place. Son idole est incontestablement, le phénix du châabi, à savoir le regretté M'Hamed El Anka. Il lui doit amour et reconnaissance. « Je ne suis pas d'accord avec les jeunes qui modernisent le châabi. Il faut respecter le répertoire initialement laissé par les incontournables maîtres. Ou bien, celui qui crée doit respecter les jalons du châabi. », argumente-t-il sur un ton animé et passionné. Mohamed Hamdani est un artiste avéré qui a l'intention de progresser dans cette voie. Il espère bien basculer dans un avenir proche dans la cour des grands. Un vœu qui est à moitié exaucé vu le talent qu'il détient.