A quelques jours de la tenue du congrès du conseil national de l'Ordre des architectes (CNOA), prévu le 2 juillet, les dissensions au sein des architectes de l'Est, regroupés au sein du conseil local (CLOA), semblent empêcher le consensus nécessaire pour le renouvellement de la structure. L'élection prévue dimanche dernier s'est terminée, en effet, par un échec. Les architectes des 9 wilayas de l'Est que compte le conseil n'ont pas pu élire leurs représentants puisque le rendez-vous a été annulé par la présidente du conseil national, Mme Bouhired, avant l'ouverture des urnes. Après plus d'un mois de préparatifs qualifiés d'exemplaire en matière de transparence, le comité de préparation, installé par le bureau national, a vu son travail s'effondrer face aux manœuvres du conseil sortant. Ce dernier avait organisé la veille de l'élection une assemblée générale à laquelle avaient pris part seulement 48 architectes sur les 280 inscrits et durant laquelle les membres avaient appelé au boycott de l'élection. Le jour J, ces mêmes membres avaient saisi la présidente pour se plaindre d'irrégularités, notamment le fait que beaucoup n'ont pas reçu leur convocation. Chose dont se défend le comité pour qui « l'opération de diffusion du courrier s'est déroulée normalement et si des cas n'ont pas pu recevoir leur convocation, il s'agit d'architectes qui auraient changé d'adresse sans informer au préalable », affirme un membre volontaire. L'AG improvisée par la présidente dans la matinée de dimanche s'est terminée par la suspension de l'élection. Une décision qui a surpris les organisateurs restés dubitatifs devant le fait qu'on puisse anticiper sur le déroulement de l'élection. Pour Noureddine Khelfi, architecte et membre de l'organisation, « la présidente est tombée dans le piège et a cédé au chantage des membres du conseil ». Des individus n'ont pas manqué de manifester de la méchanceté lors de l'AG en proférant des insultes envers les organisateurs et « utilisent le CLOA à des fins utilitaires », ajoutera-t-il dans son intervention publique. De l'avis de nombreux architectes rencontrés, le CLOA de Constantine a besoin d'être renouvelé pour redorer son blason et se placer comme acteur essentiel dans le développement local. Une place perdue et qui fait de lui un sigle dont on se souvient à peine. Il n'y a qu'à constater, pour s'en rendre compte, que ce conseil n'a pas été invité dans de récentes manifestations importantes tel le séminaire international sur la requalification et la réhabilitation du cadre bâti, et qu'il n'est même pas consulté dans la conception des projets de développement urbain qui sont en voie de reconfigurer la ville de Constantine et toutes les villes de l'Est. Le nouveau comité d'organisation de l'élection se réunira la semaine prochaine. Pourra-t-il relever le défi en si peu de temps ?