Concevoir une minuscule et insignifiante structure qui ne compte en tout et pour tout qu' une demi-douzaine d'abribus déglingués et ouverts à tout vent n'est point un fait d'éclat. La mise en service, il y a une année, de la station des voyageurs a créé plus de problèmes qu'elle n'en a résolu et les usagers continuent, hélas, de subir les contrecoups de la mauvaise gestion des responsables. Domiciliée, depuis l'Indépendance, dans les locaux d'un particulier sis au centre-ville, l'agence qui faisait jusqu'alors office de bureau de l'ex-SNTV (société nationale de transport des voyageurs), puis TVE (transport des voyageurs de l'Est), est délocalisée au profit d'un relais de voyageurs implanté sur un terrain mitoyen au marché de gros des fruits et légumes, à la sortie est de la ville. Une infrastructure qui rappelle un autre âge et qui illustre, on ne peut mieux, l'impéritie dont sont capables les élus du peuple qui président aux destinées d'une des plus anciennes daïras du pays. Quatre décennies de désagréments et de souffrances causés aux usagers n'ont pas suffi, semble-t-il, à mettre la puce à l'oreille de nos exécutifs communaux qui se sont relayés depuis tout ce temps de sorte à ce qu'ils élaborent et défendent un vrai projet de gare routière dotée de toutes les commodités nécessaires, qui mettrait fin à cette longue traversée du désert. Depuis la mise en service, en juin 2007, de cette infrastructure dérisoire, que les gouvernants osent qualifier de gare routière, les déboires de centaines, voire de milliers de voyageurs, transitant par cette station, se sont accentués. Pire encore, c'est le véritable parcours du combattant auquel ces derniers sont soumis au quotidien. Et pour cause, si par le passé les autocars et les bus étaient lotis au centre-ville et les usagers avaient la possibilité, face aux aléas climatiques, de trouver refuge sous les paravents des magasins limitrophes, les choses ont désormais empiré et les utilisateurs sont loin d'être au bout de leurs peines. Le relais de voyageurs que les locataires de l'Hôtel de ville nous ont pondu est, pour ne pas dire une insulte à l'endroit du contribuable, du pur bricolage, du moins un pis aller. Concevoir une minuscule et insignifiante structure de ce genre, qui ne compte en tout et pour tout qu'une demi-douzaine d'abribus déglingués et ouverts à tout vent, de surcroît sur un axe à grands flux de voyageurs, n'est point un fait d'éclat. Si à quelques encablures de là, de prestigieuses et splendides gares routières ont vu le jour comme à El Eulma et, récemment, à El Khroub, c'est qu'au niveau de ces assemblées communales la bonne gouvernance, l'ordre des priorités des dossiers et, corollairement, la notion d'intérêt public sont une vertu cardinale. Les différents conseils communaux de la ville de Chelghoum Laïd, qui vient de dépasser le seuil des 82 000 habitants, ne font, quant à eux, qu'exceller dans la réfection… des trottoirs.