Mehdi Sari est sorti de la clinique Chahrazad de Chéraga dimanche soir, vers 22h, après trois jours de réanimation. Son état de santé s'est timidement amélioré. Hier, il était parmi les siens à Dély Ibrahim, tandis que les opérations de recherches, lancées au lendemain de l'agression par le groupement de la gendarmerie d'Alger, se poursuivent activement afin de mettre la main sur tous les présumés complices du principal mis en cause, Amine Melzi, fils du directeur de Club des Pins. Celui-ci est toujours en garde à vue à la brigade de la gendarmerie de Bouchaoui, avec trois autres suspects, dont le fils d'un haut cadre à la présidence de la République. Pour rappel, Mehdi Sari a été violemment agressé, torturé, séquestré et défenestré, la nuit du mercredi 8 décembre, à l'intérieur de la résidence d'Etat Moretti par un groupe composé de douze individus dont la victime a pu reconnaître neuf d'entre eux. Quant aux trois autres, la victime croit avoir déjà vu l'un d'entre eux dans un quartier à El Harrach, a-t-on appris hier. Leur identification est en cours et ils ne vont pas tarder à être entre les mains de la gendarmerie, dit-on. En sus du fils Melzi, Mehdi cite également Sofiane Zabour (actuellement en fuite à l'étranger) qui est le fils d'un homme d'affaires. D'autres noms comme Tah, Fethi, Chakib F. ont été également fournis par la victime aux services de la gendarmerie. Selon le colonnel Ayoub, chargé de la communication au commandement de la Gendarmerie nationale, tous les moyens sont engagés pour rattraper les suspects. « Toutes les personnes soupçonnées vont être remises à la justice », a-t-il rassuré. Sur l'identité des autres suspects recherchés, le colonnel Ayoub a préféré garder le silence, d'abord, explique-t-il, pour le bon déroulement de l'enquête. Ensuite, il évoque « la présomption d'innocence », tout en confirmant que Sofiane Zabour a bel et bien quitté le territoire national, au lendemain de l'agression, avant même que les services de la gendarmerie ne soient alertés par la famille de la victime. Ces propos viennent corroborer ce qui a été rapporté hier dans les colonnes de la presse nationale. En fait, l'affaire n'a pas connu du nouveau depuis dimanche, puisque les opérations de recherches n'ont pas encore abouti à l'arrestation des sept autres présumés coupables de cet homicide. La mère de la victime s'est montrée mécontente de l'ampleur que les médias ont donnée à cette affaire. Pour elle, il aurait été plus « judicieux » de tempérer et de laisser d'abord la justice faire son travail. Affolée, elle nous a appelés hier pour dire : « Ce n'est pas la première fois que ce jeune Melzi fait des dépassements. Il s'est toujours comporté comme un supercitoyen. Il doit être jugé et condamné pour ses actes. » Elle a souhaité, par là même, que la justice soit rendue et que les auteurs soient, tous, identifiés et punis. « Les stigmates sont tellement profonds qu'il serait difficile de pardonner à ces individus leur forfait », dira Amine, son frère aîné.