Le consortium d'organisations euroméditerranéennes, mené par Anima Investment Network, a été officiellement lancé, hier, à partir de Marseille : Invest In Med. Un protocole de coopération pour le développement économique de la Méditerranée a été signé à cet effet en présence de Michel Vauzelle, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Jean Roatta (adjoint au maire de Marseille), Laila Sbiti (présidente d'Anima), Pierre Simon (président de Eurochambres) et quelques opérateurs de la rive Sud dont l'Algérie, représentée par entre autres des représentants de la Chambre de commerce et d'industrie (CACI) et de la Confédération générale des opérateurs économiques algériens (CGOEA). D'une valeur de 12 millions d'euros – cofinancé par la Commission européenne – ce projet a pour objectif d'encourager les investissements européens vers le Sud et de tisser des relations solides entre les entreprises des deux rives. Ce projet, qui ambitionne d'accroître le volume des investissements et du commerce euroméditerranéen et de contribuer à un développement économique durable de la région, durera trois années et impliquera les pays de l'UE et les 9 pays partenaires du Sud de la politique européenne de voisinage (IEVP) : Algérie, Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, l'Autorité palestinienne, Syrie et Tunisie. Les actions qui seront mises en œuvre dans le cadre de ce projet comprennent des programmes de formation et de coaching, des rencontres d'affaires, la participation à des salons professionnels ainsi que le développement d'outils pratiques pour guider les entreprises de la région. Quelque 200 opérations, dont 150 dans les 9 pays bénéficiaires, sont prévues. Les bénéficiaires de ce programme seront les investisseurs et les entreprises (en particulier les PME), les organisations représentant les entreprises ainsi que les agences et institutions en charge de faciliter le développement des affaires. En attendant de définir la liste des secteurs d'activités, qui devait être arrêtée hier en fin de la journée, 15 projets seront lancés avant la fin 2008. La présidente d'Anima, Laïla Sbiti, a annoncé que cette entreprise compte lancer un projet d'investissement en Algérie d'ici à la fin de l'année. Intervenant lors d'une conférence de presse, le président région Provence-Alpes Côte d'Azur, Michel Vauzelle, a mis l'accent sur « l'urgence de contribuer à créer un espace méditerranéen de paix, car les résultats du processus de Barcelone ont été décevants ». A ses yeux, l'une des raisons de l'échec de ce processus est « le fait d'avoir imposé violemment à des peuples souverains un modèle européen qui doit être adapté à l'environnement culturel et économique de la rive Sud ». A ce titre, il déplore le fait que l'Europe ait créé des « frustrations » pour les populations du Sud. « L'Europe ne peut pas connaître de sécurité sans sécurité dans la rive Sud », a t-il insisté. Pierre Simon, président d'Eurochambres, estime pour sa part que « le projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) restera une incantation politique s'il n'y a pas d'impact économique ». « L'UPM ne vivra que s'il y a un grand programme d'échange économique entre les deux rives », a-t-il insisté. La conférence intervient au moment où se tenait la 7e réunion ministérielle Euromed Commerce au palais de la Bourse. Une conférence qui a réuni les ministres du Commerce extérieur des 27 pays de l'UE et ceux de 13 partenaires méditerranéens : Albanie, Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Territoires palestiniens, Tunisie, Turquie. Présidée par Anne-Marie Idrac (secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur) et Peter Mandelson (commissaire européen chargé du commerce), cette conférence s'inscrit dans la perspective du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'Union pour la Méditerranée, qui se réuniront à Paris le 13 juillet prochain. Les ministres s'emploient à dresser (à huis clos) un bilan de l'intégration économique de la zone en faisant le point sur les accords commerciaux en cours. Cette rencontre sera adossée à la rencontre Med Business Days, organisée par Business Europe en partenariat avec le Medef et l'Union méditerranéenne des confédérations d'entreprises (UMCE), à partir d'aujourd'hui sur le thème : « L'entreprise, moteur de la Méditerranée ». Cet événement réunira au palais du Pharo 4 000 chefs d'entreprises d'Europe et de la rive Sud de Méditerranée, dont une centaine d'opérateurs algériens conduits par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar. Pour Stephan Brousse, président du Medef des Bouches de Rhône, l'UPE 13, « il faut que l'on puisse construire concrètement à partir de Marseille ce grand marché euroméditerranéen. Il y a une communauté d'entreprises, avec une majorité de PME, qui veut cette Union pour la Méditerranée, car économiquement c'est dans leur intérêt ».