Contrairement à l'Europe, aux Etats-Unis ou au Canada, le Japon est une destination qui ne figure pas beaucoup dans l'agenda des candidats algériens à l'immigration. La langue, les 14 heures de vol séparant l'Afrique du Nord de l'empire du Soleil-Levant et le coût exorbitant du billet d'avion suffisent, à eux seuls, à expliquer pourquoi les Algériens établis au Japon sont très peu nombreux. En effet, ils ne sont pas plus de 500 à y résider en permanence. Les Tunisiens - qui en vertu d'accords signés entre Tunis et Tokyo durant les années soixante - y sont un peu plus nombreux car bénéficiant de facilités d'entrée. Le profil des Algériens du Japon est facile à dresser. La plupart sont des étudiants ou des scientifiques attirés par les hautes technologies et qui ont déjà eu à faire leurs preuves dans les laboratoires européens ou américains. Autant dire qu'il s'agit d'une population triée sur le volet. Y a-t-il des sans-papiers Algériens au pays du Soleil-Levant ? Officiellement, non ! Officieusement, la réponse est également non. Les entrées au Japon sont tellement passées au peigne fin et la sécurité y est tellement rigoureuse qu'il serait à coup sûr suicidaire pour un étranger que de tenter d'y accéder clandestinement. Un « clandestin » de type africain, maghrébin ou européen se ferait « cueillir » sans qu'il ait le temps d'arpenter une rue complète. Il n'est pas inutile de rappeler au passage que Tokyo est l'une des villes les plus sûres au monde. La délinquance y est quasiment inexistante. Il est possible de se promener la nuit sans crainte aucune. Si l'apprentissage du japonais à un âge avancé paraît être un exercice laborieux, les enfants d'Algériens installés à Tokyo surfent par contre avec aisance entre l'arabe, l'anglais et le japonais. « Personnellement, il m'a fallu un peu de temps pour apprendre quelques rudiments de japonais. En revanche, ma fille de six ans parle cette langue sans aucun problème », indique un diplomate, ajoutant que « pour vivre au Japon, l'idéal est de s'y rendre jeune ». Au-delà, le Japon n'est pas une destination complètement inconnue pour les cadres Algériens. Chaque année, le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales envoie des contingents entiers de fonctionnaires se former aux techniques de gestion des villes. Les élèves de l'Ecole nationale d'administration (ENA), eux aussi, effectuent régulièrement des stages au pays du Soleil-Levant. Il semblerait que l'Algérie compte beaucoup s'inspirer à l'avenir de l'expérience japonaise en matière de gestion des déchets et de protection de la nature. C'est du moins ce qui se dit sur place. Il ne faut pas omettre aussi que le secteur des travaux publics fait également appel à l'expertise nipponne dans le domaine de la construction d'autoroutes. Domaine dans lequel les Japonais sont leaders.