Biologiste de formation, Nouar Dallila, la trentaine, fait partie de cette nouvelle fournée d'artistes qui se sont illustrés ces dernières années au théâtre de Sidi Bel Abbès (TRSBA). C'est au niveau de l'atelier du théâtre universitaire, association créée en 1995 par Dine Hannani Djahid, qu'elle débute une carrière de comédienne. Depuis, le théâtre demeure sa grande passion. Consacrée au dernier festival national du théâtre professionnel (Alger) avec la pièce Falso, premier prix du festival, Dallila a à son actif d'autres prix individuels, entre autres, le prix d'interprétation féminine avec El Kandil (1996), El Laâna (1997) et la Flamme (2000). Après avoir passé plus de dix ans chez les amateurs, elle se décide, en 2007, à embrasser une carrière professionnelle au TRSBA. Dans cet entretien, Nouar Dallila, mère de 2 enfants, revient sur les moments forts qui ont jalonné son parcours artistique. La pièce de théâtre Falso a eu récemment les faveurs du jury du festival national du théâtre professionnel. Vous vous y attendiez ? Oui. Le prix décroché par la troupe du théâtre est en fait le résultat de quatre années de durs labeurs. C'est la même équipe qui a réalisé, l'année dernière, La poudre d'intelligence, à savoir Abbar Azzedine, Zaaboubi, Slimane Habes, Omar Assou et Hassen Assous. Ce sont aussi les mêmes comédiens : Nawel Benaissa, Nacera Sohbi, Abdelkader Djeriou …. Je considère que c'est une équipe qui évolue positivement. D'ailleurs, il est fort probable de la retrouver dans la prochaine production qui, je crois, va être mise en chantier en octobre prochain, sur un texte de H'mida Ayachi. Dans Falso vous campez le rôle d'une mère tourmentée, désarmée face aux sombres projets d'un fils en plein désarroi…. La pièce est une adaptation du Suicidé de Nicolaï Erdman, réalisée par Hamdaoui et mise ne scène par Azzedine Abbar. Elle traite d'un thème d'actualité et d'une grande complexité. C'est l'histoire d'un jeune chômeur qui, pour une poignée d'argent, se laisse tenter par d'idée du suicide, encouragé en cela par un intégriste qui se fait passer pour un exorciste. Il faut dire que le public a fonctionné dès le début…. C'est tragique et comique en même temps. Au moment où certains parlent de « stagnation » de l'activité théâtrale, de jeunes comédiens défoncent des portes et s'imposent, vaille que vaille, malgré leur manque d'expérience. Comment expliquez-vous cela ? Si on prend l'exemple de Sidi Bel Abbès, il faut préciser que le mouvement amateur a grandement contribué à l'essor de l'activité théâtrale. Il y'a une nouvelle génération d'auteurs et de comédiens qui, tout en étant proches des préoccupations de la société, tentent d'explorer de nouvelles pistes… quitte à bousculer certaines habitudes. Pour les comédiens de ma génération, l'essentiel est de réconcilier le public avec l'art théâtral, notamment le jeune public. Des projets en perspective ? Je compte préparer un monologue. Il est clair que ce genre de spectacle réclame beaucoup d'efforts, mais cela ne m'empêchera pas de réaliser mon projet.