Encore un autre revers pour Rafik Abdelmoumen Khalifa : le tribunal de Westminster, à Londres, a refusé hier la demande de liberté provisoire introduite par ses avocats. Celle-ci devait être examinée le 21 juillet prochain, mais le tribunal a rendu sa décision hier. Il reste à la défense de Abdelmoumen la dernière bataille qui concerne le volet relatif aux droits de l'homme, prévu par la loi britannique. Celle-ci permet de demander l'examen des conditions liées aux droits de l'homme, dans le cas de reconduite ou d'extradition des personnes recherchées de Grande-Bretagne vers leur pays d'origine. Dans ce cas, les avocats de Rafik Khalifa doivent démontrer au juge que l'Algérie, qui a demandé son extradition, ne peut lui garantir un procès équitable. De son côté, la défense du ministère de la Justice algérien aura, elle aussi, à présenter les garanties qui permettent d'assurer à Khalifa un jugement conforme aux principes des droits de l'homme. Une audience préparatoire aura lieu le 2 septembre prochain au même tribunal londonien. Les deux parties pourront faire appel à des témoins et experts pour argumenter leurs plaidoiries. A l'issue de ces discussions préliminaires, le juge pourra décider de la date de l'audience. En attendant cette dernière bataille juridique, le tribunal va décider, le 4 août prochain, du renouvellement ou pas de la détention préventive de Khalifa, comme il le fait tous les 28 jours, conformément à la loi britannique. Ainsi, il ne reste plus qu'à statuer sur le volet droits de l'homme avant de clore le dossier de l'extradition de Abdelmoumen Khalifa, condamné à la perpétuité par contumace au mois de mars 2007 par le tribunal criminel près la cour de Blida, lequel a lancé à son encontre un mandat d'arrêt international. Détenu depuis le 27 mars 2007 à la faveur de ce mandat, mais aussi pour avoir contrevenu aux lois de résidence au Royaume-uni, Khalifa est également réclamé par la justice française pour banqueroute frauduleuse, blanchiment d'argent et abus de biens sociaux. Des chefs d'inculpation pour lesquels il a comparu devant le tribunal de Westminster. Le même tribunal a jugé acceptable, dans la forme et dans le fond, la demande d'extradition introduite par l'Algérie, juste après son arrestation à Londres.