La bande des six délinquants spécialistes des agressions des automobilistes à El Battah, région côtière de la commune de Ben M'hidi (El Tarf), ne sévira plus. Surpris en flagrant délit, deux des membres n'ont pas hésité à dénoncer le reste de leurs comparses. Interpellés, ils ont tous été présentés lundi dernier devant le magistrat qui, après les avoir auditionnés, a décidé de leur mise sous mandat de dépôt. Composée de six individus, dont deux mineurs, cette bande s'attaquait particulièrement aux couples de randonneurs en quête d'intimité dans cette localité située à une trentaine de kilomètres de Annaba chef-lieu. Elle ne reculait devant rien pour racketter, agresser et même violenter les femmes. Dans l'après-midi de jeudi dernier, comme elle le faisait presque quotidiennement, elle s'apprêtait à attaquer un automobiliste en stationnement. Pour deux des six délinquants, c'était une cible parfaite. D'autant que le lieu isolé et le comportement de la future victime utilisant un portable facilitaient l'agression. Aveuglés par leur rapacité, les truands n'avaient pas remarqué que les roues de la fourgonnette étaient trop enfoncées dans le sol pour être vide. Ce qui n'était pas le cas. A l'arrière avaient pris place une dizaine de gendarmes. C'était le stratagème mis en pratique par leur hiérarchie pour mettre un terme aux activités néfastes de la bande des « 6 ». Les gendarmes n'avaient pourtant pas enregistré de plaintes. Ils avaient eu vent de nombreuses agressions, dont les victimes étaient la plupart des couples. Ces derniers préféraient se taire pour ne pas avoir à rendre des comptes ou à inquiéter d'une manière ou d'une autre leur compagne. C'est donc un gendarme en civil qui jouera le rôle d'appât. A l'intérieur du véhicule avait pris place une dizaine d'éléments prêts à intervenir. Toujours cagoulés, les deux truands s'approchèrent de l'« homme » au portable, lui mirent sur la poitrine l'un le gourdin, dont il était armé, l'autre le couteau sous la gorge. Ils menacèrent de l'étriper s'il ne leur remettait pas tout ce qu'il possédait. Clic pour l'ouverture de la portière arrière de la fourgonnette et clac pour le bruit des menottes qui se refermaient sur les poignets d'un des agresseurs avec un bruyant « halte là » furent la réponse donnée par les gendarmes. Néanmoins, le deuxième délinquant réussira à prendre la fuite. Il sera arrêté le lendemain. Sans même y être « invités », les deux malfrats passèrent aux aveux. Ils dénoncèrent le reste de leurs acolytes. Cette bande activait depuis des années et aurait pu continuer à le faire grâce au silence coupable de centaines de victimes.