C'est sous la nitescence d'une lune promettant de se faire pleine que Asma Menouar, et pour cette 3e soirée timgadienne, a fait une entrée des plus fracassantes, mettant d'emblée sous son charme le public. Sa prestation a été pour le moins explosive et c'était carrément un « attentat » de bonheur qui a submergé les cœurs et transporté aux nues un public déchaîné. Asma, la Marocaine, la Berbère, a offert au pays de la Kahéna un concert unique et c'est un nom que l'on ne pourra oublier de sitôt à Timgad, son passage sur la scène du théâtre antique a été un bouquet savamment choisi. Douée d'une voix superbe, envoûtante, d'un charisme et d'une présence qui imposent respect et considération, elle accomplit sa mission avec brio, une grande maîtrise avec toujours ce sourire radieux, le répondant du public présent en a été la preuve. Cela a été un florilège de chansons algériennes allant de Ya Zina Serbi Latay, Lili Touil, Wahran Wahran à Dour Biha ya Chibani et Adjbouni Aynik. Elle nous a rappelé des noms illustres de la chanson, notamment les Salim Hellali, Deriassa et bien d'autres. Avec ce bouquet impressionnant, exécuté avec un « savoir-chanter » qui fera date et confirme la montée de cette nouvelle star que de grands auteurs compositeurs et chaînes TV arabes s'arrachent, à l'image de Rotanna qui la passe en boucle. Ouf, qu'il a été dur pour les autres artistes de reconquérir le cœur des spectateurs après le passage de la diva Asma. Il fallait alors trouver le truc pour égaler cette féérie et le public sera encore une fois comblé. En effet, il fallait se mettre à deux, et Katchou, l'enfant terrible du pays chaoui, a pu, avec Hassan Dadi – un duo d'enfer – et d'une manière fort judicieuse, prolonger le bonheur jusqu'aux lueurs d'un petit matin qui s'est fait unique. Djalti et Massi ont tous deux chanté pour les Timgadis leurs tubes standards repris pour que la joie soit pleine et entière. Avec le jeune Adel, découvert en début d'année par Alhan Oua Chabab, les Batnéens étaient aux anges, subjugués par des reprises de chansons de Kaddem Essaher, où il a montré qu'il avait vraiment du talent et qu'il lui était légitime de prétendre à devenir le maître du tarab en Algérie. « Mille bravos, l'artiste ! », ont scandé les spectateurs, médusés par cette nuit où la lune s'est prise pour le soleil et a brillé de mille sonorités.