Des tonalités qui nous reviennent à rebours, transcendant les âges, les continents et l'histoire, dans une reconquista musicale inouïe, pour submerger dans un élan euphorique un public affable, qui allégrement et à fleur de corps s'est laissé emporté au loin ! Le Salsa celtica band, même s'il prend racine au pays d'Hugo Chavez, n'en est pas moins composé de onze artistes venus de divers horizons : Australie, Venezuela, Espagne, Irlande… La magnificence de leur musique tient en ce que la fusion de la Salsa avec la musique celtique, un métissage et une union scellés par les déferlantes envolées de la cornemuse et la cadence acataleptique du guiro, des bongos et du congas, construit une esthétique parée de la flamboyance heureuse de rythmes spasmodiques qui ont conféré à la scène du théâtre antique de Timgad une ambiance célébrée par la présence plus que marquée d'un public définitivement conquis. D'ailleurs, ce dernier n'avait d'autre choix que de se rendre bras levés, tellement il a été joyeusement mitraillé par ces rythmes et c'est alors qu'il s'est oublié à ne rien faire d'autre que de danser et danser toute la soirée durant. La voix de Lino Rocha remontait savoureusement de sa ferveur les veines pour chanter sur des tempos endiablés des titres magiques dédiés à l'amour, la fraternité et aux grandes joies des petites humanités. En entonnant Angels and Lovers, mais encore des titres tels que Monstruos y Demonios, The Great Scottish Latin Adventure, El Agua De La Vida et El Camino, le public batnéen ne pouvait qu'aimer et se sentir aux anges, ce qui confirme bien que le rythme de cette 30e édition du festival avec cette nuit promise à la féerie de la Salsa, a atteint des hauteurs et un seuil de non-retour vers le bonheur. Infatigable, le Salsa celtica, qui, après ce concert au pied des Aurès, passera au Casif, laissera la place suffisamment chauffée au groupe Triana d'Alger, qui, dès son entrée sur scène, était parti pour casser ce qui restait de la baraque. Mehdi et ses acolytes ont bombardé le public de leurs meilleurs tubes, et surprise aussi, de leur récent album Marena. Le plaisir, au bonheur des enfants de la Kahéna, aura duré jusqu'au delà de 1h du matin, et ils sont rentrés comblés, rassasiés avec aux oreilles, la résonance heureuse et infinie du son des guitares, du flamenco. Le lendemain, la soirée ira chercher pour eux, une star qui jaillira, tel un cèdre majestueux du Liban, Wael Jassar, qui en effet chantera de sa voix doucereuse l'amour et rien que l'amour pour ces Timgadis lovers.