Trois familles, sur les sept qui ont été expulsées en avril 2008 des logements de Haï Zitoun, qu'ils ont squattés, ne cessent de lancer des cris de détresse. Elles ont été contraintes d'élire domicile dans les caves des bâtiments, lieu de leurs anciennes habitations. Là, les problèmes ne manquent pas : absence d'eau, d'électricité et de toilettes. Les réseaux de canalisation, éventrés, déversent dans la cave mitoyenne des eaux noirâtres et fétides. Des odeurs nauséabondes, conjuguées à la présence de moustiques ou de rats, rendent la situation intenable et dramatique. « Nous n'avons pas demandé des logements, mais juste notre transfert dans un centre de transit pour protéger nos enfants. Nous avons écrit à tous les responsables, mais personne ne s'est inquiété de notre sort », dira Deggag Ali, marié et père d'un enfant. Il ajoutera : « Le seul visiteur inattendu et indésirable est un serpent qui, sans crier gare, tentait de pénétrer chez mon voisin, lui aussi vivant sur le terreau de la misère. Aperçu in extremis, le redoutable reptile fut roué de coups, de jets de pierre et tué sur le coup. » Ces familles interpellent les responsables afin de leur venir en aide.