Initialement, les pays du Nord et du Sud ont été appelés pour une confrontation à l'OMC autour de la libéralisation du commerce mondial, mais le dossier de l'agriculture refait surface après les réserves émises par le Brésil. Par la voix de son chef de la diplomatie, le Brésil a accusé les pays riches de chercher à faire croire que le dossier agricole était déjà pratiquement accepté par l'ensemble des pays membres. Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a dénoncé « le mythe » selon lequel les pays riches n'auraient plus de concession à faire dans l'agriculture et qu'un accord final n'attendrait plus que le bon vouloir des pays du Sud sur la question des produits industriels. Voilà donc de quoi revivifier les tensions entre les pays du Nord et ceux du Sud. Ces propos ont été d'ailleurs très mal perçus par la négociatrice américaine Susan Schwab. « Au moment où nous essayons de trouver une issue favorable aux négociations, ce genre de propos est très mal venu », a-t-elle souligné. L'Union européenne a fait comprendre qu'elle avait épuisé ses marges de manœuvre sur le plan agricole et les Européens « ne peuvent pas aller plus loin dans ce domaine ». Mais le Brésil semble obtenir gain de cause puisque Crawford Falconer, qui préside des négociations sur l'agriculture, a déclaré hier qu'il est encore possible de modifier, sous la forme de corrections, le dernier projet de texte en date sur l'agriculture avant qu'un groupe représentatif de ministres ne commence à négocier, aujourd'hui, mais seulement si les membres progressent dans le cadre de consultations par petits groupes. Ceci au moment où les principaux pays de l'OMC sont conviés à un mini-sommet à partir d'aujourd'hui, à Genève, pour tenter de trouver un accord sur la libéralisation des échanges mondiaux. Il est question de boucler, sept ans après, le cycle de Doha qui a débuté en 2001.