Le président malien Amadou Toumani Touré, renversé jeudi par un coup d'Etat militaire, est "en sécurité" et "va très bien", a affirmé vendredi le chef des putchistes, le capitaine Amadou Sanogo, qui a promis par ailleurs de mettre fin aux pillages. "Pour l'instant, je ne vous dirai pas" où se trouve le président Touré. "Il va très bien, il est en sécurité", a déclaré à la presse le capitaine Sanogo, dont un entretien diffusé à la mi-journée par la télévision publique ORTM. Les dirigeants du gouvernement renversé "sont sains et saufs. On ne touchera à l'intégrité physique d'aucun d'entre eux", a-t-il assuré. "Mais je vous assure qu'ils passeront devant les juridictions compétentes, sous les yeux du peuple malien", a-t-il souligné. Après plusieurs heures d'affrontements à Bamako, des militaires du rang dirigés par le capitaine Amadou Sanogo ont annoncé jeudi avoir renversé le régime du président Touré, qu'ils accusent, ainsi que leurs supérieurs hiérarchiques, d'incompétence dans la lutte contre la rébellion touareg et les groupes islamistes dans le nord du pays. "Je déplore les actes de vandalisme, mais tout n'est pas de notre fait", a expliqué à la presse le chef des putchistes, alors que des soldats se sont librés à des pillages dans la capitale, où le palais présidentiel a été en partie incendié. "Hier, des individus mal intentionnés ont porté l'uniforme pour casser, vandaliser. Je prie les populations de nous excuser pour les désagréments causés, je demande l'arrêt des pillages", a souligné le capitaine Sanogo, qui a promis d'user de "tous les moyens nécessaires pour mettre fin à ces exactions". Le capitaine Sanogo s'exprimait devant la presse lors d'un entretien au camp militaire Soundiata Këita dont il a fait son QG, dans la ville de Kati, près de Bamako. De nombreux militaires étaient sur place, mais très peu d'officiers, a-t-on constaté. Une vingtaine de bérets rouges, membres de la garde présidentielle, étaient également présents au côté du chef des putchistes. "Quand un Etat a déjà cinquante ans, et que malheureusement les forces armées et de securité ne sont pas dans les condition minimales pour faire face à la défense de l'intégrité territoriale, il y a défaillance", a justifié le capitaine Sanogo. "Ensuite, tout le monde est conscient de la cherté de la vie. (...) Ca fait se révolter. Les civils ont parlé, réclamé. Voilà ce qui nous a amené a cette situation", a souligné l'officier. "Pour l'instant, je précise que nous n'allons pas faire une transition militaire. Ca va concerner tout le monde", a commenté le capitaine Sanogo, alors que les putschistes, réunis au sein d'un "Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'Etat (CNRDRE)", avaient promis jeudi de "restaurer le pouvoir" civil et d'installer un gouvernement d'union nationale. "Je vais mettre en place un comité prenant en compte tous les partis, toutes les composantes de la société. Nous voulons aller à la réforme, et nous aurons besoin de toutes les composantes de la société civile (...). Ensemble on va s'asseoir, discuter des perspectives (...)". "Je ne suis pas un homme de guerre. Il se pourrait même que certains groupes (rebelles touareg) disent, puisque les choses ont changé: +essayons d'approcher ceux qui sont aux commandes maintenant+", a-t-il avancé. "Je ne suis pas là pour juste m'équiper, équiper l'armée malienne pour aller tuer tout ce qui est sur son passage. Je ne suis pas un homme de ce genre", affirmant vouloir "la négociation".