“Celui qui attaque ma base, je l'attaque. Cela se fera sans hésitation, ni murmure comme on le dit dans l'armée”, a déclaré le président Touré lors d'une conférence de presse à l'occasion de l'anniversaire de son investiture pour un deuxième mandat. Le président malien Amadou Toumani Touré, longtemps partisan du dialogue pour la résolution de la crise touareg dans le nord de son pays, a déclaré dimanche à Bamako que l'armée malienne répondrait désormais “sans hésitation” aux attaques des groupes de rebelles. “L'armée a reçu des instructions pour protéger, quel qu'en soit le prix, n'importe quelle parcelle de notre pays”, a assuré le chef de l'Etat malien, élu en 2002 et réélu en 2007. “On va aller partout où la sécurité du pays sera nécessaire”, a-t-il répété après la conférence de presse devant quelques journalistes. Le président Touré a toujours affirmé que l'accord de paix signé en juillet 2006 à Alger par Bamako et l'ex-rébellion touareg malienne, sous l'égide de l'Algérie, demeurait la base de négociations pour résoudre la crise touareg. Il a réaffirmé cette position, précisant que l'armée combattrait tout groupe d'assaillants non signataire de cet accord : “Pour ce qui concerne l'accord d'Alger, si tu n'es pas dans les accords, nous te combattrons.” La plupart des attaques et enlèvements qui s'y sont déroulés ont été attribués au groupe dirigé par Ibrahim Ag Bahanga, ayant pris les armes fin août 2007 alors qu'il est signataire de l'accord d'Alger. Ce chef rebelle a également signé avec le gouvernement malien un protocole d'entente de fin des hostilités et un cessez-le-feu début avril à Tripoli, sous l'égide de la Libye. Selon le bilan officiel, une vingtaine de rebelles ont été tués, plusieurs blessés et d'autres faits prisonniers, au début de la semaine dernière, alors que l'armée n'a déploré qu'un blessé léger. Amadou Toumani Touré a par ailleurs estimé qu'il n'avait “pas souvent été compris” dans sa décision de dialoguer pour résoudre la crise et que lui ont reproché certains dans le pays. “J'ai beaucoup vécu dans la douleur, mais je veux donner une chance à la paix. (...) Je préfère ça plutôt que d'engager mon pays dans une voie incontrôlable”, a-t-il dit, ému. Il a invité les Maliens à “rester unis” et à “travailler main dans la main pour l'unité du pays”, soulignant que des militaires originaires des différentes régions du pays étaient présents dans le nord du pays. Il a aussi invité les groupes rebelles au dialogue. DJAZIA SAFTA/Agences