La justice égyptienne va se prononcer le 14 juin, soit deux jours avant le second tour de la présidentielle, sur une loi interdisant aux piliers de l'ère Moubarak de se présenter aux élections, selon un porte-parole officiel mercredi. La décision de la Haute cour constitutionnelle pourrait avoir des conséquences pour l'un des finalistes, le dernier Premier ministre de M. Moubarak, Ahmad Chafiq, qui doit affronter le Frère musulman Mohammed Morsi les 16 et 17 juin. Cette législation adoptée en avril par le Parlement et ratifiée par le Conseil militaire au pouvoir interdit en effet aux plus hauts responsables du régime de Hosni Moubarak, renversé l'an dernier par une révolte populaire, de se présenter aux élections. Mais la commission électorale avait décidé de renvoyer la loi devant la Haute cour constitutionnelle, permettant ainsi à M. Chafiq de se présenter à la présidentielle. "La cour a fixé l'audience au 14 juin pour examiner le recours qui lui a été présenté par la commission électorale concernant la loi" dite d'isolement politique, a indiqué le porte-parole de la cour, Maher Sami, cité par l'agence officielle Mena. La commission électorale a d'abord invalidé la candidature de M. Chafiq en raison de cette loi mais elle avait ensuite accepté un appel déposé par le candidat et décidé de s'adresser à la justice pour qu'elle statue sur la constitutionnalité de l'amendement ajouté à la loi électorale. La loi interdit "à tout président de la République, vice-président, Premier ministre, président du Parti national démocrate (PND, parti de M. Moubarak) maintenant dissous, secrétaire général ou membre de son bureau politique" d'exercer des droits politiques pendant dix ans. La loi concerne les personnes ayant occupé un de ces postes pendant les dix années précédant le 11 février 2011, date de la démission sous la pression populaire de M. Moubarak. Ministre de l'Aviation civile sous M. Moubarak, M. Chafiq avait été nommé à la tête du gouvernement juste avant le départ de l'ancien président.