Le Parti Ettahrir a accusé le président tunisien Moncef Marzouki d'apostasie, lui demandant d'arrêter de se comporter en "ennemi de Dieu", dans un communiqué publié vendredi à Tunis. "Moncef Marzouki, ne sois pas un ennemi de Dieu", lit-on dans le communiqué dénonçant des déclarations de presse faites récemment depuis New York par le président tunisien fustigeant la violence salafiste. "Se présenter comme un dirigeant qui s'oppose à l'alternative islamiste et qui se porte garant de la non-inscription de la charia (loi islamique, NDLR) dans la Constitution du pays et dans ses lois, est un signe d'apostatsie", affirme Ettahrir. Et ce parti fondamentaliste d'appeler le président "à se taire, à respecter ses limites et à ne pas être un ennemi de Dieu". Moncef Marzouki a plaidé la cause de son pays fin septembre aux Etats-Unis, deux semaines après l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis par des manifestants issus pour la plupart de la mouvance salafiste jihadiste. "Nous ne permettrons pas aux salafistes de menacer les droits de l'Homme, la démocratie et les droits de la femme en Tunisie", avait-il déclaré. Il avait également mis en garde contre les "jihadistes" qui sont un "grand danger" pour le Maghreb, la région étant en train de devenir un centre pour des "terroristes", avait-il dit dans une interview depuis New York au journal panarabe Al-Hayat. Dans son communiqué, le Parti Ettahrir estime que "la personne qui agit de la sorte se met dans la peau d'un renégat (...) Un président qui respecte son pays ne doit pas vendre ses problèmes aux étrangers, ni à l'ennemi", ajoute-t-il sans les désigner. "Nous avons voulu avertir Moncef Marzouki après ses déclarations honteuses et hostiles à l'éveil islamique, aux courants islamistes ou salafistes", a précisé le porte-parole du Parti Ettahrir Ridha Belhaj. "Il doit cesser ses déclarations indécentes et mesurer ses propos ...chaque mot que prononcera désormais cet homme sera compté et nous riposterons de la manière qu'il faut", a menacé vendredi M. Belhaj sur radio Mosaïque FM. Légalisé en mai 2011, Ettahrir prône une stricte application de la charia et l'instauration du Califat, un système de gouvernement rassemblant la nation islamique. Ce parti compte parmi une dizaine de formations politiques islamistes radicales nées après le soulèvement qui a renversé l'ancien président Ben Ali