La série de rencontres informelles entre le Maroc et le Front Polisario "n'a rien donné de palpable" et les causes de ce blocage sont "clairement identifiées", a affirmé le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, dans un entretien au quotidien le Soir d'Algérie de jeudi. "Il faut reconnaître que la série de rencontres informelles que M. Christopher Ross (envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu pour le Sahara occidental) a initiée, en 2009, pour préparer la reprise du 5e round des négociations, entre le Maroc et le Front Polisario, n'a rien donné de palpable et les causes de ce blocage sont clairement identifiées", a indiqué Messahel. Le Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975, est la dernière colonie en Afrique. Il est inscrit depuis 1965 sur la lite des 16 territoires non autonomes tenue par le Comité de décolonisation et, donc, éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'Onu portant Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux. Il a rappelé que la tournée que Ross vient d'effectuer dans la région donnera lieu à un briefing du Conseil de sécurité, prévu le 28 novembre. "Les idées que Ross aurait à partager, à cette occasion, avec les membres du Conseil de sécurité ne s'écarteront certainement pas du respect de la légalité internationale et du droit du peuple du Sahara occidental à décider librement de son sort et du statut final de son territoire, dans le cadre de l'application du principe de l'autodétermination", a-t-il ajouté. Lors de sa tournée dans la région et ses entretiens à Alger, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu avait parlé d'"échec des négociations Maroc-Front Polisario" et d'"absence de progrès notable", évoquant également "l'impasse dans laquelle se trouve la question du Sahara occidental". Il avait affirmé aussi que le statu quo relatif au statut final du Sahara occidental était "insoutenable" et "dangereux". L'Algérie est parvenue à créer "une certaine convergence de vues" sur le Mali, menacé essentiellement par "le terrorisme et le crime organisé", a affirmé le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, dans un entretien publié jeudi par le quotidien Le Soir d'Algérie. "Nous avons fait un travail en direction de tous nos partenaires pour informer de la position de l'Algérie, pour expliquer la complexité du problème et, aujourd'hui, nous sommes parvenus, et c'est un fait, à créer une certaine convergence de vues" sur la question du Mali, a affirmé Messahel. Qualifiant de "très complexe" la situation dans ce pays sahélo-saharien, il a expliqué que "parfois le manque de connaissance des véritables enjeux conduit à ce que les positions des uns et des autres peuvent apparaître comme fluctuantes". Il a relevé, qu'au Mali, la menace du crime organisé et du terrorisme "est non seulement certaine mais elle concerne tout le monde". S'agissant de la rébellion touareg, il a rappelé que cette rébellion est un problème malo-malien qui est "récurrent", citant celles qui ont eu lieu en 1963, en 1990, en 2006 puis en 2011. "Pour ce qui nous concerne, nous faisons la distinction. Tout ce qui est malo-malien doit être géré dans le cadre d'un dialogue politique, pacifique", a-t-il soutenu. Il a indiqué que l'Algérie a travaillé avec ses partenaires à "aider à faire cette distinction et faire en sorte que le Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) se démarque des positions indépendantistes et qu'Ansar Dine se démarque du terrorisme et du crime organisé". "Dans ce domaine-là, il y a, incontestablement, une évolution puisque ces deux groupes vont vers le dialogue, un dialogue qui préserve l'unité nationale", a-t-il dit. Quant à une intervention militaire au Mali, M. Messahel a indiqué que "l'intervention armée reste un recours ultime après l'épuisement de toutes les voies du dialogue, ce qui, a-t-il dit, n'est pas encore le cas". "L'Algérie prône une approche globale pour une solution, qui, pour qu'elle soit durable, doit procéder d'une bonne analyse de la situation et d'un diagnostic juste", a-t-il souligné, estimant que toute intervention armée doit être conduite "avec discernement, cibler les véritables menaces que sont le terrorisme et le crime transnational organisé".