Des affrontements entre manifestants ont fait 32 blessés vendredi dans la deuxième ville d'Egypte, Alexandrie (nord), à la veille de la seconde phase du référendum sur le projet de Constitution qui provoque de fortes tensions depuis plusieurs semaines. Islamistes partisans du "oui" et opposants prônant le "non" ont échangé des jets de pierres, amenant la police anti-émeutes à intervenir avec des tirs de gaz lacrymogènes pour les séparer. Trente-deux personnes ont été blessées, selon le ministère de la Santé. Les échauffourées ont cessé au bout d'une heure et demie, mais des groupes de manifestants étaient toujours sur place dans l'après-midi. Les violences ont eu lieu aux abords d'une grande mosquée d'Alexandrie, où plusieurs milliers d'islamistes étaient réunis ainsi que quelques centaines de partisans du "non". Des affrontements similaires avaient déjà fait une quinzaine de blessés il y a une semaine à cet endroit. "Le peuple veut la loi de Dieu", "nous nous sacrifions pour l'islam", scandaient les islamistes. "L'Egypte était unie, mais (le président) Mohamed Morsi l'a divisée en factions", assurait quant à lui Mohamed Fayez, un sympathisant de l'opposition. Comme Le Caire, Alexandrie a déjà voté samedi dernier pour ce référendum qui se tient à une semaine d'intervalle dans deux parties du pays. La cité méditerranéenne a voté pour le texte, la capitale se prononçant contre. Le "oui" l'a globalement emporté par près de 57% des voix lors de cette première phase, selon des chiffres officieux, une avance qui fait présager une approbation du projet de Constitution à l'échelle nationale. "Tout suggère que le vote ira dans le sens que veulent les Frères musulmans", dont est issu le président, estime Hassan Nafaa, un éditorialiste du quotidien indépendant Al-Masry al-Youm. Mais les Frères "auraient tort d'en conclure que cela leur donne un mandat pour continuer sur la voie qu'ils ont choisie pour l'Egypte", ajoute-t-il, en relevant que le score du "oui" pourrait être plus étriqué qu'espéré par les islamistes.