L'agence officielle syrienne Sana rapportait lundi que l'armée avait riposté à une attaque "terroriste" à Halfaya, dans le centre du pays, théâtre la veille d'un raid aérien meurtrier imputé par des militants et une ONG aux troupes gouvernementales. "Un groupe terroriste armé a attaqué la localité de Halfaya commettant des crimes contre la population, tuant plusieurs femmes et enfants", a rapporté Sana, affirmant, en citant des habitants, que la population avait fait appel à l'armée "qui est intervenue, tuant et blessant de nombreux terroristes". Les "terroristes" ont ensuite "tourné des images pour accuser l'armée syrienne au moment où l'émissaire international Lakhdar Brahimi arrivait en Syrie", poursuit l'agence qui ne fait pas état de l'intervention de l'armée de l'air. Dimanche, des vidéos mises en ligne par des militants montraient de nombreux corps au milieu des gravats au pied d'un bâtiment détruit, devant lequel un cratère creusait la route. Plus de soixante personnes ont été tuées dans ce bombardement aérien devant une boulangerie de cette localité rebelle de la province de Hama, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). De son côté, le Conseil national syrien (CNS) a affirmé qu'il faisait "porter à la communauté internationale la responsabilité de ce massacre", l'accusant de ne "pas soutenir le peuple syrien". Cette principale composante de l'opposition réunie au sein de la Coalition nationale affirme voir dans ce "massacre" la preuve que le régime, "sous pression", "a perdu le contrôle du pays". Le 30 août, l'ONG Human Rights Watch avait accusé les troupes du régime de commettre des crimes de guerre en lâchant en trois semaines des bombes sur au moins dix boulangeries dans la seule province d'Alep, dans le nord du pays. Au total dimanche, 198 personnes ont péri en Syrie, dont 120 civils, selon l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins civils et militaires à travers le pays. La Syrie est en proie depuis mars 2011 à une révolte populaire devenue conflit armé. En 21 mois, les violences ont fait plus de 44.000 morts, selon l'OSDH.