Un manifestant chiite est mort des suites de ses blessures à Bahreïn, après avoir été touché par balle à la tête lors d'affrontements avec la police, à l'occasion du deuxième anniversaire du soulèvement du 14 février 2011, a affirmé l'opposition vendredi. Mahmoud al-Jaziri, 20 ans, est mort jeudi après avoir été "touché à la tête par un tir des forces du régime durant des manifestations pacifiques, à l'occasion de (l'anniversaire) de la révolution bahreïnie, le 14 février 2013", a indiqué la principale formation de l'opposition chiite, Al-Wefaq, dans un communiqué. Il a été blessé sur l'île de Nabi Saleh, au sud de la capitale, alors que plusieurs manifestations étaient organisées ce jour-là en commémoration du deuxième anniversaire du début du soulèvement populaire, violemment réprimé en mars 2011. Une vidéo mise en ligne sur YouTube, et également disponible sur la page Facebook du Wefaq, montre un membre des forces de sécurité tirer sur un manifestant, qui lance des pierres sur des policiers anti-émeutes. Le protestataire s'effondre après qu'une fumée blanche s'échappe du canon du pistolet du policier. Les funérailles de M. Jaziri devraient avoir lieu tard vendredi. Les autorités n'ont pas commenté l'annonce de sa mort. Un autre manifestant, Hussein al-Jaziri, 16 ans, était mort le 14 février dans le village chiite de Daih, après avoir été blessé par des tirs de chevrotine lors d'affrontements avec les forces de sécurité. Ce regain de tension intervient alors qu'opposition et gouvernement ont engagé le 10 février un dialogue national dans le but de sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle il est plongé. Petit royaume du Golfe dirigé par la monarchie sunnite des Al-Khalifa, Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par des chiites, majoritaires au sein de la population. Malgré la répression meurtrière de la révolte en mars 2011, des rassemblements se tiennent régulièrement dans les villages chiites autour de la capitale pour réclamer une monarchie constitutionnelle. Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.