Le ministère iranien des Affaires étrangères a accusé les rebelles syriens d'avoir utilisé des armes chimiques, estimant qu'il s'agissait d'un "acte inhumain", a rapporté mercredi l'agence officielle Irna. "La République islamique d'Iran condamne avec virulence l'utilisation d'armes chimiques par les groupes rebelles syriens à Alep", a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Ramin Mehmanparast. "Les pays qui soutiennent (les rebelles syriens) seront les principaux responsables de tels actes s'ils se reproduisent", a-t-il ajouté. Le ministère a convoqué le chargé d'affaires suisse pour "souligner la responsabilité du gouvernement américain qui doit empêcher les rebelles syriens de s'accaparer de telles armes et de les utiliser", selon le vice-directeur des Affaires politiques et internationales, Mohsen Naziri, cité par Irna. La Suisse représente les intérêts des Etats-Unis avec qui Téhéran a rompu les relations diplomatiques après la Révolution islamique de 1979. Le régime de Bachar al-Assad et les rebelles ont demandé mercredi à la ommunauté internationale d'agir pour interdire le recours aux armes chimiques, après s'être accusés mutuellement la veille d'en avoir fait usage lors d'une attaque qui aurait fait 31 morts dans la province d'Alep (nord). La Russie, allié du président Assad comme l'Iran, avait repris à son compte mardi les accusations de Damas, en disant avoir "reçu des informations" sur l'usage par la rébellion d'armes chimiques. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a toutefois admis mercredi qu'il n'y avait "pas de preuves irréfutables" de l'utilisation de telles armes. Le président américain Barack Obama a quant à lui mis en garde mercredi le pouvoir syrien contre l'utilisation d'armes chimiques, se déclarant "très sceptique" sur les accusations du régime. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait déclaré mardi qu'il restait "convaincu que l'utilisation d'armes chimiques dans n'importe quelles circonstances par l'une ou l'autre partie (en Syrie) serait un crime monstrueux".