A quelques jours d'une rencontre entre le président américain, Barak Obama, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, devant déboucher ou non sur une action militaire contre les installations nucléaires iraniennes, la Russie est montée au créneau pour avertir des dangers encourus. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov a mis en garde, hier, contre une attaque militaire contre la République islamique, qui serait « catastrophique » pour la région, et pour tout le « système des relations internationales ». « J'espère qu'en Israël, on a conscience des conséquences que cela pourrait avoir », a-t-il prévenu. Un peu plus tôt, le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, a indiqué que la base militaire américaine au Kirghizstan (une ex-république soviétique d'Asie centrale) pourrait servir en cas d'attaque contre l'Iran. La tension montre entre Téhéran et les pays occidentaux après l'échec, mardi, des négociations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) dont le chef des inspecteurs, Herman Nackaerts, dépêché dans le pays, a déclaré que son équipe n'a pas pu accéder au site de Parchin, soupçonné d'abriter une industrie militaire. Résultat des courses : les inspecteurs sont rentrés à Vienne « bredouilles », sans avoir, en sus, « formalisé » la suite des discussions. « Nous allons à présent informer le directeur général (de l'AIEA) et plus tard, le conseil des gouverneurs », a-t-il expliqué. Dans un communiqué, l'AIEA a relevé le « refus » de Téhéran d'accorder à sa mission l'accès au site, sans en dire davantage. La question sera, d'ailleurs, traitée lors d'une réunion du conseil des gouverneurs, prévue le 5 mars. L'Iran tente, de son côté, d'apaiser les tensions, sans toutefois, renoncer à son programme. Le Guide de la République islamique, Ali Khamenei a assuré, hier, que son pays « ne cherche pas à avoir l'arme atomique ». « Nous voulons casser la suprématie basée sur les armes atomiques dont disposent les grandes puissances, et grâce à Dieu, le peuple iranien y parviendra », a-t-il promis. Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a précisé que les experts de l'AIEA sont venus pour négocier le cadre de la future coopération entre l'Iran et l'observatoire de l'ONU, non pour la visite des sites nucléaires du pays.