Une voiture a été incendiée dimanche soir dans le centre de Manama et des heurts ont opposé dans la nuit près de la capitale des policiers et des opposants chiites manifestant contre la tenue du Grand Prix de Formule 1 de Bahreïn, selon la police et des témoins. "Des groupes terroristes ont mis le feu tard dimanche à une voiture à l'aide d'une bonbonne de gaz, provoquant une explosion qui n'a pas fait (d'autres) dégâts", a annoncé la police de Bahreïn dans un communiqué. Un responsable gouvernemental, cité par l'agence officielle Bna, a affirmé que l'incident était destiné à "attirer l'attention des médias" avant l'épreuve de Formule 1, qui se tient du 19 au 21 avril sur le circuit de Sakhir, au sud de Manama. Le Collectif du 14 février, regroupant des jeunes militants chiites radicaux, a revendiqué l'incident sur son compte Twitter, expliquant avoir cherché à "perturber l'activité dans le centre financier de Manama pour proclamer son refus de la tenue de la course". Le principal groupe de l'opposition chiite, Al-Wefaq, a condamné l'incident, "quelle que soit la partie qui en est responsable". Le Wefaq a réaffirmé son "attachement à l'action pacifique comme un choix stratégique", et demandé que l'enquête sur l'incident soit menée par une commission "indépendante". Par ailleurs, dans les villages chiites de la ceinture de Manama, des heurts ont opposé dans la nuit des policiers à des manifestants chiites qui criaient "Non, non à la Formule 1", ont rapporté des témoins. Certaines routes ont été obstruées par des pneus en flammes. Une nouvelle manifestation était prévue lundi en fin de journée, à l'appel de l'opposition qui organise des mouvements quotidiens de protestation jusqu'à la tenue du Grand Prix. Les autorités ont affirmé dimanche qu'elles prenaient les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de la course, malgré le mouvement de protestation. Depuis le début du mois, les forces de sécurité ont procédé à 98 arrestations durant les manifestations, dont la répression a fait 29 blessés parmi les protestataires, selon le Wefaq. Bahreïn, petit royaume du Golfe, est le théâtre de troubles récurrents depuis février 2011 en raison d'un mouvement de contestation animé par les chiites, majoritaires dans la population, contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa au pouvoir.