La conférence internationale sur la Syrie que Washington et Moscou ont appelé de leurs voeux la semaine dernière ne se tiendra pas avant début juin, a indiqué lundi la diplomatie américaine qui espère réunir à une même table le régime de Damas et l'opposition syrienne. Les entretiens mardi dernier à Moscou entre le secrétaire d'Etat américain John Kerry, son homologue russe Sergueï Lavrov et le président Vladimir Poutine, avaient accouché du projet d'une réunion internationale pour tenter de trouver un règlement politique au conflit syrien. M. Kerry avait espéré mettre sur pied cette conférence dès la fin du mois de mai, peut-être à Genève, mais compte tenu des "nombreux acteurs et pays différents impliqués, il semble que cela va glisser vers le début du mois de juin", a expliqué la nouvelle porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki. Elle n'a pas souhaité donner de date précise, ni de lieu et encore moins de liste des éventuels participants. Les Etats-Unis et la Russie se sont mis d'accord la semaine dernière à Moscou sur une possible relance du processus dit "de Genève", du nom d'un accord signé dans la ville suisse le 30 juin 2012 entre les grandes puissances pour obtenir une transition politique en Syrie. Mais cet accord, qui n'a jamais été appliqué depuis près d'un an, a été diversement interprété par Moscou et Washington quant au sort du président Bachar al-Assad. Les Etats-Unis martèlent que le chef de l'Etat syrien doit partir, tout en laissant la porte ouverte à un départ après la formation d'un gouvernement de transition. Des experts y voient une concession des Américains faite aux Russes. En revanche, l'opposition syrienne fait de la démission de M. Assad une condition préalable à toute discussion. "L'objectif, c'est bien sûr d'avoir des représentants des deux parties à la même table", a rappelé Mme Psaki, sans dire qui pourrait représenter le régime de Damas. Elle n'a pas non plus exclu totalement une présence de l'Iran à la conférence internationale, rappelant toutefois "les inquiétudes" de Washington quant au soutien militaire de Téhéran à Damas.