Les Etats-Unis et la Russie, jusque-là en désaccord sur cette crise, prônent une entente. Ils mettront tout en œuvre, annoncent-ils, pour encourager le régime et l'opposition à se retrouver autour d'une table et à chercher une solution politique à leur « conflit » qui a fait, en deux ans, près de 70.000 morts, 4,25 millions de déplacés et 1,4 million de réfugiés », selon l'ONU. « Il n'y a pas d'alternative à une solution négociée. L'alternative, c'est qu'il pourrait même y avoir une partition de la Syrie. (...). Les Etats-Unis estiment que l'intérêt commun concernant la Syrie consiste dans la stabilité régionale, ainsi que dans l'absence de l'extrémisme et des problèmes susceptibles d'affecter l'ensemble de la région. Nos pays ont signé le communiqué de Genève, partageant ainsi cette approche commune », déclare John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, à l'issue de discussions « très productives, très chaleureuses et amicales » qu'il a eues, mardi à Moscou, d'abord au Kremlin avec le président Vladimir Poutine, puis au ministère des Affaires étrangères avec son Sergueï Lavrov, son homologue russe. Et d'ajouter : « nous avons convenu d'essayer d'organiser une conférence internationale conçue comme la suite de la conférence de Genève. Notre objectif sera d'y inviter des représentants du gouvernement et de l'opposition syriens ». « Au plus vite, si possible, ce mois-ci », précise Sergueï Lavrov réaffirmant avec force que le départ d'Assad - réclamé par les Occidentaux - ne devrait pas être une condition préalable pour ces pourparlers de paix. « La tâche spécifique de cette conférence va consister à réunir les membres du gouvernement et de l'opposition afin d'examiner comment ils peuvent appliquer ce que préconise le communiqué » de Genève du 30 juin dernier, ajoute John Kerry. Brahimi, l'UE et El Assad applaudissent « C'est un pas très important. C'est la première information optimiste depuis très longtemps », affirme Lakhdar Brahimi, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe qui a songé, la semaine dernière, à démissionner face à l'enlisement de cette crise. « Ce n'est, néanmoins, qu'un premier pas », dit-il. Même s'il est convaincu que cette « entente » recevra le soutien des autres membres du Conseil de sécurité. Normal. Le désaccord entre Moscou et Washington sur le sort du président syrien reste entier. Tout comme le « refus » des pays de la région de se mobiliser dans leur ensemble pour ce processus et l'armement des rebelles que les Américains n'excluent pas. L'Union européenne dit être « très satisfaite » de cet accord. « L'UE a répété à maintes reprises que la solution du conflit réside dans un règlement politique global. Elle est prête à aider de quelque façon que ce soit à cela et espère que la conférence sera le début d'un véritable processus de paix », déclare Michael Mann, porte-parole de Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne. El Assad, Se dit prêt à participer à cette conférence pour élaborer avec les autres partenaires qui se sont engagés à aider les Syriens à trouver une solution politique « prometteuse » au conflit qui ravage son pays.