Le ministre bahreïni des Affaires étrangères a qualifié mardi de "criminel" le chef du Hezbollah chiite libanais Hassan Nasrallah, au lendemain d'un discours de ce dernier dans lequel il a violemment critiqué le royaume du Golfe. Dans des propos sur Twitter, cheikh Khaled Al-Khalifa a affirmé que le chef du Hezbollah était "un criminel aux mains tachées du sang des innocents en Syrie, au Liban et en Irak" et que le peuple de Bahreïn n'avait pas à répondre à ses accusations. Des combattants du Hezbollah, fidèle allié du régime de Bachar al-Assad, combattent aux côtés des forces loyalistes contre les rebelles syriens, qui bénéficient notamment du soutien des monarchies du Golfe. Hassan Nasrallah avait qualifié dans son discours mardi les autorités de Bahreïn de "nains". "Le gouvernement de Bahreïn a recours à l'escalade" face à l'opposition chiite, "mais il ne doit pas penser qu'il peut continuer à réprimer son peuple et faire pression sur les pays étrangers pour qu'ils gardent le silence", avait-il ajouté. Bahreïn, seule monarchie du Golfe où la population autochtone est en majorité chiite, est secouée par des troubles depuis l'écrasement il y a plus de deux ans d'un soulèvement contre la dynastie sunnite. Le ministre des Affaires étrangères a défendu la décision des autorités prise fin mai d'interdire aux mouvements politiques locaux d'avoir des contacts avec le Hezbollah. "Tout contact avec le Hezbollah terroriste est un contact avec l'ennemi, et les coupables devront en répondre devant la loi", a-t-il dit. En avril, le conseil des ministres avait décidé d'inscrire le puissant mouvement chiite libanais sur la liste des "organisations terroristes", sur recommandation du Parlement boycotté par l'opposition chiite.