Le premier tour des législatives au Mali, trois mois après une présidentielle réussie, a lieu dimanche sous haute surveillance armée par crainte d'attentats d'éléments jihadistes toujours actifs malgré l'intervention militaire étrangère entamée il y a près d'un an. Quelque 6,5 millions d'électeurs sont appelés à voter pour ces législatives censées parachever le retour à l'ordre constitutionnel interrompu par un coup d'ةtat qui, le 22 mars 2012, avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda. Plus de dix mois après une intervention armée internationale initiée par la France en janvier 2013, ces groupes continuent à mener des attaques et attentats dans cette région qui, depuis fin septembre, ont tué une dizaine de soldats maliens, tchadiens et des civils. Vendredi à Bamako, un gendarme français a été légèrement blessé par un tireur embusqué aux motivations encore floues, première action de ce type dans la capitale malienne depuis le début de l'intervention française. La veille, des roquettes, sans doute tirées par des éléments islamistes, sont tombées dans la périphérie de Gao, la plus grande ville du Nord, sans faire de victimes. Le 2 novembre, deux journalistes français de Radio France Internationale (RFI), Ghislaine Dupont et Claude Verlon, ont été enlevés à Kidal ( 1.500 km au nord-est de Bamako), puis tués peu après, une action revendiquée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L'incertitude demeure quant au bon déroulement du scrutin à Kidal, berceau des Touareg et de leur rébellion du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), où règne l'anarchie malgré la présence des forces françaises, maliennes et africaine de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma. Ce sont ces forces armées qui surveilleront le scrutin tant à Bamako que dans le nord du pays. De manière générale, la campagne électorale a été terne et a peu mobilisé, ce qui pourrait entraîner une baisse du taux de participation par rapport à la présidentielle de juillet/août. Il avait alors tourné autour de 50%, un taux