Le soulagement était de mise lundi au Mali au lendemain du premier tour des législatives qui n'a pas donné lieu aux attentats jihadistes tant redoutés mais a peu mobilisé les électeurs, contrairement à la présidentielle de cet été. Après la série d'attaques et attentats meurtriers commis ces dernières semaines dans le nord du pays, les forces armées françaises et maliennes, ainsi que celle de l'ONU, ont été sur les dents toute la journée de dimanche pour prévenir de nouveaux incidents. Mission accomplie, puisque les seuls incidents signalés ont été provoqués par des indépendantistes touareg qui ont empêché le vote de se tenir dans la localité de Talataye, à l'est de Gao, la plus grande ville du nord du Mali, et ont brisé les vitres de voiture à Kidal, fief des Touareg et de leur rébellion situé plus au nord. Une femme a été blessée par les éclats de verre. "Les fauteurs de troubles de dimanche seront recherchés et punis sur toute l'étendue du territoire national", a réagi le ministère malien de la Justice. En présentant lundi à Bamako la déclaration préliminaire de l'Union européenne (UE) sur le scrutin, Louis Michel, chef des observateurs européens, a salué "un nouveau succès" pour le Mali après la présidentielle remportée au second tour du 11 août par Ibrahim Boubacar Keïta. Selon M. Michel, "la journée du scrutin s'est déroulée paisiblement, en dépit des quelques incidents survenus dans le Nord, d'ampleur limitée, et qui ne sont pas de nature à remettre en cause la sincérité du vote". De retour de Bourem, au nord de Gao, où il s'était rendu dimanche, Bert Koenders, chef de la mission de l'ONU au Mali, la Minusma, a estimé que "le système des Nations unies au Mali a pleinement joué son rôle d'appui logistique et sécuritaire dans les trois régions et grandes villes du Nord, Gao, Tombouctou et Kidal". Face à la faible mobilisation constatée dimanche et "même si la nature d'une élection présidentielle est différente de celle d'une élection législative", M. Michel a exhorté "tous les acteurs de la vie politique à une mobilisation le 15 décembre", date du second tour. "Dans le contexte particulier du Mali, voter n'est pas seulement un droit, c'est un devoir moral", a-t-il estimé.