Le siège du Front populaire, une coalition d'opposition aux islamistes au pouvoir, a été attaqué à Tunis par "un gang" d'une soixantaine de personnes dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué ce mouvement sur sa page officielle Facebook. "Un gang payé a essayé d'attaquer le siège du Front populaire, il n'y a pas eu de dégâts et nos camarades vont bien (...) les lâches ont fui le danger devant le courage" des militants de cette coalition de gauche, indique le mouvement d'opposition. Il a assuré aussi que dix militants du Front populaire ont repoussé "une soixantaine" d'assaillants. Des médias tunisiens ont fait état d'une intervention policière pour repousser les assaillants et ont indiqué qu'il y aurait des blessés. La police était injoignable dans l'immédiat pour apporter sa version des faits. Aucune indication n'a été donnée sur l'identité des assaillants. Le Front populaire et du parti islamiste au pouvoir Ennahda entretiennent des relations délétères, et leurs militants s'accusent régulièrement d'orchestrer des violences. Les foyers de tensions se multiplient en Tunisie en raison d'une crise socio-économique et d'une profonde impasse politique. Des mouvements sociaux ont dégénéré en violences mercredi, culminant avec des heurts à Siliana (nord) qui ont fait 50 blessés dans les rangs de la police, et à Gafsa (centre) où le siège du parti islamiste au pouvoir Ennahda a été incendié. L'économie tunisienne est minée par les conflits sociaux à répétition, l'essor de violences jihadistes et l'absence d'institutions pérennes depuis près de trois ans et la révolution de janvier 2011. Cette situation est aggravée par une crise politique qui paralyse le fonctionnement du pays depuis l'assassinat en juillet d'un opposant, attribué à la mouvance jihadiste. Le gouvernement, dirigé par Ennahda, s'est engagé fin octobre à démissionner pour sortir de l'impasse, mais il est toujours en place, islamistes et opposants ne parvenant pas à s'entendre sur le nom d'un Premier ministre indépendant.