Après deux jours d'impasse à Genève, les délégations du gouvernement et de l'opposition syriennes se sont retrouvées mercredi en fin de matinée pour une nouvelle réunion avec le médiateur des Nations Unies, a annoncé l'ONU. Un peu plus tôt, Lakhdar Brahimi s'est entretenu avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, la Russie étant avec les Etats-Unis un coparrain de la conférence de paix sur la Syrie, dite Genève II. L'ONU a également annoncé que la réunion programmée vendredi entre MM. Brahimi, Gatilov et la Secrétaire d'Etat ajointe Wendy Sherman a été avancée à jeudi après-midi. Faisant un constat d'impuissance mardi dans une conférence de presse, suite au désaccord absolu entre opposition et gouvernement sur l'agenda de leurs discussions, M. Brahimi avait souhaité une plus grande implication internationale pour obliger les deux délégations à avancer dans le dialogue. M. Gatilov a indiqué à un média russe à Genève que la Russie allait bientôt présenter au Conseil de sécurité de l'ONU à New York un projet de résolution sur la lutte contre le terrorisme en Syrie. La délégation gouvernementale syrienne fait de cette lutte contre le terrorisme sa priorité pour les discussions de Genève alors que l'opposition veut avancer sur une autorité gouvernementale transitoire, sans le président Bachar al-Assad, seule capable, selon elle, de mettre fin aux violences. Le principe de cette autorité a été adopté par les grandes puissances en juin 2012 au cours de la Conférence Genève I, à laquelle les Syriens n'étaient pas associés. Les ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité ont eu mardi un premier échange de vues informel autour d'un projet de résolution occidental et arabe sur la situation humanitaire en Syrie auquel la Russie reste hostile, selon des diplomates. Les Occidentaux tentent depuis plusieurs jours de convaincre la Russie de se rallier à ce texte, qui réclame un meilleur accès humanitaire et "la levée immédiate des sièges" de plusieurs villes syriennes dont Homs. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réaffirmé mardi que ce texte était "absolument inacceptable" pour Moscou, un des principaux alliés de Bachar al-Assad. Il a déploré notamment qu'il contienne "un ultimatum" adressé à Damas.