Les prochains imams algériens envoyés en France sous l'autorité de la Grande Mosquée de Paris auront pour mission de réhabiliter l'islam "éclaboussé" par l'extrémisme, a déclaré dimanche à la radio le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa. "Il est prévu que des imams algériens servent dans les mosquées fédérées par la Grande Mosquée de Paris et ailleurs pour, notamment, immuniser la communauté nationale établie en France et en Europe et dépoussiérer la face éclaboussée de l'islam", a affirmé le ministre dans des propos repris par l'agence APS. La Grande Mosquée de Paris qui a sous son autorité quelque 200 mosquées en France sur 2.000 lieux de culte musulman, est contrôlée par le gouvernement algérien. Les imams envoyés jusque-là en France pour une durée de quatre ans n'étaient pas formés à l'histoire du pays d'accueil, aux valeurs de la laïcité et souvent ne parlaient pas le français. Désormais, ils seront "formés dans des instituts spécialisés dans un contexte de dé-radicalisation" afin de "démontrer que l'islam est une religion de modération, de convivialité et de tolérance contrairement aux images de feu et de sang que le fondamentalisme tente de lui coller", a assuré le ministre. Paris et Alger ont signé le 18 décembre une convention pour que des imams algériens envoyés en France puissent être formés "en harmonie avec les exigences de la République" française, lors d'une visite du ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. "L'amalgame islam-terrorisme profite aux extrémismes", a estimé M. Aïssa en notant que les frères Kouachi, auteurs de la tuerie de Charlie Hebdo, "n'ont jamais séjourné en Algérie, ni fréquenté de mosquées ou d'écoles coraniques algériennes ou d'ailleurs". "Le fait que les auteurs de l'attaque soient d'origine algérienne n'incombe pas la responsabilité aux Algériens", a-t-il insisté ajoutant que "ce n'est pas l'islam, ni le Coran, ni les musulmans qui sont responsables de l'attentat". Le ministre a appelé les Algériens établis en France à ne pas céder aux provocations et à respecter les mesures de sécurité.