Les accusations retenues contre plusieurs responsables du groupe Khalifa sont "infondées", ont estimé mercredi les avocats de ces accusés, jugés dans l'affaire Khalifa devant le tribunal criminel près la cour de Blida. Pour Boutarek Omar, qui plaidait pour Chachoua Abdelhafid et Chachoua Ahmed, contre lesquels le procureur général avait requis une peine de 20 ans de prison ferme, les deux accusations retenues contre ses clients, à savoir vol et escroquerie et abus de confiance sont infondées, relevant que celles-ci ne peuvent être contenues dans un même chef d'inculpations. Le même avocat soutient que l'affaire est fondamentalement commerciale qui a été placée sur le registre des affaires criminelles. Il s'est par la suite interrogé sur le fait que ceux qui ont travaillé chez Khalifa Bank sont poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs. Boutarek a rappelé aussi au juge le contexte dans lequel avait été lancée la banque ainsi que 14 autres banques privées. La défense de Chachoua a insisté à dire que l'accusation portant sur la constitution d'une association de malfaiteurs est infondée, expliquant que cet acte exigeait l'existence d'une intention de commettre un crime. Par ailleurs, la même défense a indiqué que le tribunal avait la possibilité d'auditionner Khalifa Bank comme personnalité morale comme le permettait la loi. Dans sa plaidoirie, l'avocat Boutarek a évoqué le passé révolutionnaire de son client Chachoua Ahmed, âgé aujourd'hui de 82 ans, relevant qu'il avait acheté des biens avant qu'il ne rejoigne la banque privée. Pour l'avocate Mahmoudi Houria, qui plaidait pour Amghar Mohand Arezki, ancien directeur général de Khalifa Rent Cars (KRC), les accusations sont infondées, soutenant que son client avait remis l'argent au liquidateur dès son installation. L'avocate Ould El Hocine Chelli Noura, qui défendait Ahmed Yacine, ancien DG de Digromed contre qui le procureur avait requis 6 ans de prison, les accusations ne sont pas fondées, soulignant l'aisance financière de la famille de celui-ci, connue pour ses biens immobiliers à Tizi Ouzou. Selon elle, le seul tort de son mandant est d'avoir déposé de l'argent auprès de Khalifa Bank, ajoutant qu'il exerçait en tant qu'enseignant chez le groupe Khalifa. La même intervenante a ajouté que connaître Rafik Abdelmoumene Khalifa n'était pas un tort, dans le sens ou, soutient-elle, son père Laroussi était une personnalité nationale que tout le monde connaît en Algérie. De son coté, l'avocat Mohamed Zitouni pour le compte de Dahmani Nouredine (ex directeur des stewards chez Khalifa Airways), a tenté de comparer les accusations contenues aux faits reprochés aux accusés, rappelant même le jugement de 2007 dans lequel son mandant avait bénéficié d'une relaxe. Pour Benarbia Chawki, qui défendait Larbi Salim, ancien steward au sein de Khalifa Airways, le dossier de son client ne devait pas figurer dans le criminel, estimant qu'il ce dernier "s'est trompé mais sans commettre le moindre crime". Le même avocat qui plaidait pour Zerrouki Fayçal, ancien DG de l'agence Khalifa Bank de Blida, estime que les accusations retenues contre son client manquaient d'assise juridique. Le juge Antar Menouar a levé la séance en fin de journée annonçant que les plaidoiries des accusés se poursuivront jeudi et samedi.