Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, a affirmé dimanche à Paris que la réussite du sommet sur le changement climatique (COP21) est le voeu des autorités algériennes. « A l'instar des autres pays, l'Algérie a un rôle à jouer dans cette COP21. Aujourd'hui, nous nous réunissons, dans cette ultime rencontre qui va nous permettre de transcender nos difficultés, apparues au grand jour à Bonn, et notre rôle est de faire de telle sorte pour que la COP21 soit une réussite», a déclaré le ministre dans un entretien à l'APS en marge des travaux de la pré-COP21. « C'est le voeu des autorités algériennes et à leur tête le président de la République, Abdelaziz Bouteflika», a-t-il souligné. Pour le ministre, l'Algérie veut que le sommet mondial sur le changement climatique, qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre, réussisse dans le sens où, a-t-il expliqué, ½nous avons toujours rappelé que notre pays n'a pas de responsabilité historique dans cette affaire (réchauffement climatique), ni par le passé, ni présentement, ni dans l'avenir». D'ailleurs, argumente-t-il, "notre mixe énergétique est propre», faisant remarquer que la production de l'énergie électrique en Algérie est à base de gaz naturel, lequel est considéré, malgré le fait qu'il soit une énergie fossile, comme une énergie ½propre par rapport à d'autres sources d'énergies, comme le charbon et le pétrole". « Nous sommes engagés dans cette direction et nous sommes engagés dans le cadre de la présentation de notre Contribution Prévue Déterminée au niveau national (CPDN), déposée en septembre dernier, pour dire tout simplement que, d'ici à l'horizon 2030, nous aurons à produire 27% de notre électricité à partir de l'énergie renouvelable», a indiqué le ministre, ajoutant que cet objectif peut être possible ½si notre pays venait à bénéficier d'un soutien financier extérieur, d'un apport technologique et d'un savoir-faire». Abdelouhab Nouri a rappelé, dans ce sens, que plusieurs programmes sont « déjà en cours» en Algérie qui dispose d'inépuisables réserves d'énergie solaire, argumentant que certaines régions enregistrent « plus de 3600 heures d'ensoleillement». « C'est un véritable gisement inépuisable», a-t-il estimé soutenant ses propos par le fait que l'Algérie dispose de beaucoup d'atouts qui concourent dans la mobilisation des ressources renouvelables. « Nous avons également de la géothermie. L'Algérie est sur une nappe qu'elle partage avec des pays africains et dispose de grands espaces pour la mobilisation de tout ce qui est énergie éolienne», a-t-il expliqué, soulignant que le pays est déjà engagé dans cette direction. Il a considéré, dans ce contexte, que barrage vert, érigé dans les années 1970 est le « émoignage» d'une « vision prospective» de l'Algérie dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques. « Déjà, a-t-il dit, dans les années 1970, lorsque ce programme a été lancé l'objectif était d'arrêter la désertification du nord du pays. Nous étions en avance par rapport à ce qui se dit à l'heure actuelle». A propos du fait que l'Algérie est considérée comme un pays « pollueur», en raison de sa production pétrolière, le ministre a réfuté cette accusation. « Nous sommes à l'aise, à ce propos, dans la mesure où nous n'avons pas de leçons à recevoir dans ce cadre-là. On nous dit que vous êtes un pays producteur de pétrole et, à ce titre, vous participez à l'émission des gaz à effet de serre. Notre réponse est toute simple, notre production de pétrole brut est majoritairement exportée et le peu est traitée chez nous. Si un traitement se fait, il se fait hors de l'Algérie». Il a indiqué que l'Algérie s'est fixée, dans le cadre du CPDN, comme objectif de diminuer ses émissions de gaz torchés à 1% à l'horizon 2030. « les mesures que nous sommes en train de prendre en Algérie nous permettent de nous mettre au diapason des recommandations que nous souhaitons sortir de cette COP21», a-t-il conclu.