LE CAIRE - La police égyptienne a renforcé la sécurité dans la péninsule du Sinaï le long d'une conduite transportant du gaz naturel vers Israël après que des bédouins recherchés par les autorités ont menacé de la saboter, ont indiqué lundi des responsables des services de sécurité. Des heurts opposent un groupe de bédouins, constitué d'au moins une douzaine de fugitifs armés, à la police depuis février. A cette date, leur chef, Salim Lafi, s'était enfui d'un fourgon pénitentiaire au cours d'une embuscade qui avait fait un mort parmi les policiers. Les responsables des services de sécurité ont affirmé que la police avait reçu des menaces du groupe selon lesquelles ils attaqueraient le pipeline, qui fournit chaque année, et ce depuis 2008, 1,7 milliard de m3 à Israël. La police égyptienne effectue fréquemment des descentes dans le Sinaï au motif de mettre fin à des trafics de toutes sortes vers la bande de Ghaza. Les bédouins de leur côté assurent que les marchandises saisies sont destinées à leur propre usage. Les responsables des services de sécurité ont ajouté que la police avait également intensifié sa présence autour de l'aéroport d'Al-Arich ainsi qu'au point de passage d'Al-Ouja, frontalier avec Israël. Selon un bédouin du centre du Sinaï, où Lafi se cacherait, la police prend prétexte de la menace pour sévir contre les bédouins. "Il y a eu des menaces sur le gazoduc, mais les bédouins n'ont pas atteint ce niveau d'escalade" de la violence, a assuré Moussa el-Daleh. "Nous sommes des bédouins. La police ne fait pas de distinguo entre les hors-la-loi et les autres", a-t-il regretté, estimant que les menaces étaient une réponse aux mesures sévères de sécurité prises par la police après l'évasion de Salim Lafi. Ce dernier avait été emprisonné après la prise en otage de plusieurs dizaines de policiers à l'issue de manifestations dénonçant la mort en novembre 2008 de trois bédouins.