Le ministère des Affaires étrangères a souligné mardi "l'entière mobilisation" du dispositif de sécurité français après de nouvelles menaces d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), et affirmé que celles-ci provenaient d'"assassins". "Le dispositif, tant pour nos compatriotes résidents ou de passage que pour nos emprises diplomatiques est activé et actualisé en permanence, en fonction de l'appréciation des risques et des menaces", a ajouté M. Valero. Lorsque le chef de la diplomatie Bernard Kouchner s'était rendu en Mauritanie, au Mali et au Niger fin juillet, "il avait tenu à s'assurer, en priorité, auprès des plus hautes autorités ainsi qu'avec nos ambassadeurs et nos compatriotes sur place, de l'entière mobilisation de notre dispositif de sécurité", a-t-il rappelé. Il s'agit de "menaces proférées par des assassins", a souligné le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, lors d'un point-presse régulier. Le porte-parole était notamment interrogé sur les propos d'Abou Anas al-Chanqiti, un dirigeant d'Aqmi, diffusés lundi sur des forums islamistes, appelant les tribus auxquelles appartenaient des militants d'Aqmi tués dans une opération franco-mauritanienne le 22 juillet à "mener des représailles (contre) les traîtres apostats, les enfants et agents de la France chrétienne". "A l'ennemi de Dieu Sarkozy je dis: vous avez raté votre chance et ouvert les portes des troubles dans votre pays", avait ajouté le dirigeant d'Aqmi. Sept membres d'Aqmi avaient été tués lors de ce raid contre une base de l'Aqmi au Mali pour libérer l'otage français Michel Germaneau, enlevé le 19 avril dans le nord du Niger, selon Nouakchott. L'Aqmi a annoncé ensuite avoir exécuté le Français le 24 juillet pour venger la mort de ses membres. M. Valero a rappelé que les fiches "Conseils aux voyageurs" du site internet du Quai d'Orsay (http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/index.html) sont "mises à jour en temps réel" afin de mettre à la disposition des ressortissants français "une information fiable et complète". Concernant les mesures de sécurité adoptées sur le territoire français, les services du Premier ministre avaient révélé lundi que le plan antiterroriste "Vigipirate" avait été ravivé pour la période estivale. François Fillon "a décidé de procéder à une adaptation de posture du plan Vigipirate pour la période comprise entre le 2 août et le 15 septembre", eu égard à "l'amplification de la menace islamiste pesant sur les ressortissants et les intérêts français à l'étranger dans la zone sud du Sahel et dans la péninsule arabique, et considérant que le niveau de cette menace demeure élevé sur le territoire national", indiquait une lettre du directeur de cabinet du Préfet de police Jean-Louis Fiamenghi. Vigipirate, dispositif sécuritaire antiterroriste, reste au niveau rouge (avant-dernier de la gradation), mais "les lieux de culte sensibles, les sites touristiques symboliques, les espaces accueillant de grands événements, les grands magasins et les grands centres commerciaux devront faire l'objet d'une vigilance particulière", selon la lettre.