Le président égyptien Hosni Moubarak, dont des millions d'égyptiens demandent le départ depuis bientôt une semaine, ne veut pas lâcher prise et opte plutôt pour une main de fer, faisant encore plus de victimes. Le Raïs défi la volonté du peuple en refusant de l'écouter et apparaît même à la télévision lors d'une visite qu'il a rendu au centre opérationnel des forces armées afin de suivre l'évolution de la maîtrise de la sécurité. Au Caire, la police, prise à partie par les manifestants, a disparu des rues de la ville, et l'armée était déployée dans les endroits stratégiques de la capitale, notamment autour de la place de la Libération, où des milliers de manifestants étaient réunis dimanche à la mi-journée. Ce qui a caractérisé la journée d'hier est cette tentative d'impliquer l'armée pour la première fois contre les manifestants. Deux avions militaires de fabrication américaines ont survolés à basse attitude la capitale égyptienne dans le but de terroriser les manifestants dont la réponse a été vite donnée en scandant encore plus fort à la Place Tahrir les mêmes slogans « Vas-t-on ». Des groupes, soupçonnés d'être des éléments de la police et des agents de la sûreté, partisans du régime, s'adonnaient à des actes de vandalisme et de vol. Des comités populaires ont été constitués hier pour la protection des biens publics et privés. 78 éléments de la police ont été arrêtés alors qu'ils s'apprêtaient à déployer des milices composées de repris de justice dans le but de piller les biens. Malgré son intervention un peu tard, l'armée a réussi à empêcher de nombreuses tentatives d'évasion de prisonniers, aidés par des éléments de la police, comme ça a été le cas d'une prison de l'est du Caire dimanche où une émeute avait eu lieu dans la nuit après que les policiers chargés de la garde aient facilité leur évasion. Les égyptiens ont découvert le lendemain matin des dizaines de corps gisant sur la chaussée. Les magistrats et les ulémas d'El Azhar choisissent le rang du peuple Des milliers de manifestants encerclent le ministre de l'intérieur et l'armée intervient pour le protéger. Djamel Moubarak démissionne de son poste au sein du parti. ElBaradei chargé par l'opposition de négociations avec le régime.