Un emploi, un logement, un SMIG décent, la justice, la lutte contre la corruption et une réforme de l'éducation. Ni logement ni emploi…nous en avons marre de vos promesses…de la cherté de la vie. Nous avons tant entendu parler de distribution de logements, mais quand et comment ? Nous n'en savons rien. Nous ne demandons pas l'impossible. Il y a des gens parmi nous qui ont quarante ans et qui n'ont jamais travaillé de leur vie. Voila un exemple des revendications de jeunes que nous avons rencontré. Bien qu'ils soient issus de différentes couches sociales, de différents horizons et de différents âges, ils sont unanimes dans leurs revendications. Ils ne trouvent plus d'autres solutions que de s'adresser au Président de la république Abdelaziz Bouteflika. Nous avons marre de cette vie, la solution est entre vos mains, lui disent-ils. Ils n'ont plus confiance en personne. Ils n'ont plus confiance en la presse. Un jeune homme nous dit « croyez vous pouvoir faire parvenir mon cri au président Bouteflika ? Pensez-vous que les autorités ne connaissent pas nos problèmes ? Un jeune que nous avons rencontré à Bab El Oued nous dit : « je ne pense pas que les hautes autorités ignorent nos problèmes. Pensez-vous pouvoir régler les problèmes des jeunes en les publiant dans votre journal ? On en a marre du bricolage, nous voulons un travail stable, nous lance un autre jeune chômeur. Ce sont là des exemples de jeunes dont l'âge ne dépasse pas les 36 ans dont les revendications sont les mêmes. S. B., 30 ans, chômeur depuis toujours, ne demande qu'un simple poste de travail stable, le logement, dit-il, je n'y pense même pas tellement c'est devenu un rêve. Le logement est devenu un rêve pour beaucoup d'algériens. Nous entendons parler de logements distribués, quand et comment, on n'en sait rien. Samir nous dit que la majorité des jeunes de son quartiers ont plus de 36 ans et qu'ils ne sont toujours pas mariés à cause de leur situation sociale ; pas de logement, pas de travail. Il y a parfois deux ou trois familles dans un même appartement de deux pièces, imaginez leur situation. Un autre jeune homme que nous avons rencontré à l'entrée d'un immeuble rue des frères Kassem, la trentaine, portant un survêtement et sirotant un café nous répond avant même qu'on ait terminé notre question « Khatini siyassa » (la politique je n'en fais pas). Mais après lui avoir expliqué le but de notre reportage, il accepta de répondre à nos questions. « Je viens de me réveiller » nous avoue-t-il, un cigarette entre les dents. Avant d'ajouter qu'il n'avait jamais travaillé.