MADRID- L'entraîneur adjoint, les joueurs, la presse pro-madrilène: tous reprenaient en choeur la rengaine de Mourinho et désignaient un même coupable, l'arbitrage, après l'élimination mardi du Real Madrid par Barcelone en demi-finales de la Ligue des champions. "Les arbitres nous ont fusillés. Ils nous ont volés, ici et là-bas. Ils nous ont virés de la finale". D'habitude si mesuré, le gardien et capitaine du Real Madrid, Iker Casillas, également capitaine de l'équipe d'Espagne, a explosé après le match nul au Camp Nou (1-1), insuffisant après la défaite 2-0 de l'aller. A Madrid, José Mourinho avait assez directement accusé l'UEFA d'avoir encore une fois favorisé le FC Barcelone, fou furieux après la décision de l'arbitre Wolfgang Stark d'exclure son défenseur Pepe. A Barcelone, Mourinho, suspendu après avoir été lui-même exclu à l'aller, est resté à l'hôtel pour voir le match, selon les médias espagnols. Mais son ombre a plané sur la salle de presse et la zone mixte du Camp Nou. Personne ne digérait le but refusé à Gonzalo Higuain à la 47e. "L'arbitrage d'aujourd'hui (mardi) était facile parce qu'après ce que nous avions vu à Bernabeu, tout était presque décidé. Le +coach+ (Mourinho) a raison depuis qu'il a dit que c'était impossible de nous qualifier", a lancé en salle de presse l'entraîneur adjoint, Aitor Karanka. "C'était mission impossible 4. Nous savions que c'était ce qui allait se passer. Nous sommes habitués depuis le premier match. Le but d'Higuain est valable", a assuré Cristiano Ronaldo en zone mixte. "Injustices" ============ "Encore une fois nous devons apprendre à vivre avec ça, ajoutait l'attaquant portugais. Le but est valable, ça pouvait changer le match mais monsieur l'arbitre n'a pas voulu. Celui qui connaît le football sait que le Barça est très protégé. Nous devons vivre avec ces injustices." La presse pro-madrilène emboîtait le pas aux joueurs du Real mercredi. "C'était mission impossible", lançait le quotidien Marca. "Un autre arbitrage très mauvais empêche la remontée du Real Madrid", ajoutait le journal. "Un autre arbitre sur la route", écrivait son concurrent, AS. Les Madrilènes n'ont pas tout à fait tort. Le but a été injustement refusé à Higuain. Il y a au départ de l'action une faute de Piqué sur Cristiano Ronaldo qui, en tombant, a entraîné, involontairement, la chute de Mascherano. L'arbitre aurait dû siffler un coup franc très bien placé pour le Real ou laisser l'avantage. Dans tous les cas, Frank De Bleeckere a sifflé faute, pour le Barça, avant le but. Surtout, c'est un peu vite oublier le reste de la rencontre. Le Barça a été ultra-dominateur dans le jeu en première période, avec pas moins de cinq actions très chaudes entre la 32e et la 37e minute. Sans un immense Iker Casillas, le Real aurait complètement pris l'eau. En tout et pour tout, le Real n'aura eu que deux occasions: le "but" d'Higuain et le but valable de Marcelo (64e), 10 minutes après l'ouverture du score de Pedro. Et il fallait marquer trois buts pour se qualifier. Plus ambitieux qu'à l'aller, avec Kaka et Higuain sur la pelouse, le Real n'aura pressé le Barça que cinq minutes en début de match avant d'accepter encore une fois de subir le jeu. Juste après le but de Pedro, Karanka a fait entrer Adebayor, plutôt que Benzema, à la place d'Higuain. Adebayor s'est signalé d'entrée de jeu par une agression sur Busquets. Et il a pris un jaune en fin de match. Le Real a certes connu deux situations adverses, à l'aller à 10 contre 11 et au retour après un but valable refusé, mais il a aussi oublié de jouer.