M. Annan rencontrera Nabil al-Arabi, le secrétaire général de l'organisation panarabe et prendre connaissance du nom de son « assistant ». Dans cette mission, il devra se rendre « bientôt » à Damas où il compte délivrer un « message clair » au président Bachar al Assad. Et sur les violences qui « doivent cesser » et sur les agences humanitaires qui doivent « avoir accès à la population ». Les Occidentaux souhaitent que son message soit « robuste » et, si possible, conforme au plan de sortie de crise élaborée par la Ligue arabe. Un souhait que l'ex-patron de l'ONU partage. « Si nous voulons réussir, il est extrêmement important que nous acceptions tous qu'il devrait y avoir un seul processus de médiation » dit-il, après sa première réunion avec Ban Ki-moon à New York. Parallèlement à cette rencontre du Caire, une autre est prévue à Ryad, sur proposition de Moscou. Déterminés à définir le cours des événements dans le monde arabe, les ministres des Affaires étrangères des six monarchies du Golfe rencontreront Sergueï Lavrov, leur homologue russe. « C'est pour discuter des développements en Syrie », explique Cheikh Sabah Khaled Al-Sabah, le ministre Koweïtien des Affaires étrangères au cours d'une séance d'urgence du nouveau Parlement consacrée à la Syrie. Les monarchies du Golfe comptent demander à Moscou de « prendre une position qui répondrait aux aspirations du peuple syrien ». « Nous n'avons aucune relation particulière avec la Syrie. Nous avons une position de principe sur la manière de régler de tels conflits », martèle Vladimir Poutine. Elles pourraient annoncer, aussi, maintenant qu'elles considèrent que « tout dialogue sur la crise syrienne est désormais vain », leur appui aux livraisons d'armes à l'opposition syrienne pour « qu'elle se défende ». D'où la création d'un « bureau militaire » pour organiser ces approvisionnements en armes. Les « Six » pourraient reconnaître le Conseil national syrien comme représentant légitime de la Syrie et appeler - à la suite de la France et de la Grande-Bretagne - à juger le régime d'Al-Assad par la CPI. A Bruxelles, l'Union européenne s'affaire aussi. Elle prépare de nouvelles « sanctions ciblées » contre le régime qui refuse de céder le pouvoir et de faciliter la transition pacifique. Première éclaircie : la Syrie a commencé à coopérer « avec les organisations humanitaires pertinentes pour faciliter la fourniture d'aide humanitaire et permettre l'évacuation des blessés des zones affectées » par les violences. Sept camions du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant rouge arabe syrien se sont rendus, hier, à Baba Amr, à Homs « avec de la nourriture, des médicaments, des couvertures, du lait pour bébé et d'autres équipements ». « C'est un pas dans la bonne direction », estime la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. A Genève, au siège des Nations unies, on prépare pour jeudi prochain, un « forum humanitaire ». Les organisations humanitaires, les Etats et les organisations régionales conviés vont « évaluer la réponse » à apporter à la situation humanitaire en Syrie.